16.10.2022 par MG
num.323 novembre 2022 p.14
Hélicoptères

Le survol par un hélicoptère peut être bruyant et irritant, mais parfois nécessaire. Nous approchons de la saison de ski, pour laquelle on soupçonne que certaines personnes fortunées viennent à Genève dans des avions de luxe, puis sautent dans un hélicoptère pour rejoindre leur chalet à la montagne. Cela peut très bien être vrai, mais il y a beaucoup plus à savoir sur l'utilisation des hélicoptères ici à Genève.

Les statistiques officielles de l'aéroport énumèrent de nombreuses catégories de vols en hélicoptère pour les neuf premiers mois de cette année 2022. Les trois principales sont les vols commerciaux de taxi (845), les commerciaux médicaux (524) et les  non commerciaux (privés) d'affaires et de tourisme (1149), en forte augmentation par rapport aux 816 vols de 2019.

Bien sûr, il y a un nombre beaucoup plus important de vols réels, mais pas nécessairement à destination ou en provenance de l'aéroport. Une vérification par le programme de vérification d'ARAG a trouvé plus de 4000 mouvements potentiels d'hélicoptères cette année.

Le célèbre Eurocopter jaune, propriété de l'hôpital de Genève et exploité par Swift Copters, est basé à l'aéroport, mais va parfois chercher des personnes gravement malades dans les endroits les plus improbables (nous avons vu une fois un hélicoptère médicalisé atterrir dans un petit espace dégagé au milieu d'immeubles résidentiels à Montfleury, Versoix).

Tout comme les gros jets d'affaires, certains hélicoptères peuvent avoir un long rayon d'action. Le 29 août, un AgustaWestland A139, exploité par Executive Jet Charter Ltd, a volé de Gênes à Genève (via un itinéraire le long des vallées !), puis à Aubigny (France) et Deauville, puis au-dessus de la Manche jusqu'à Bristol. Plus tard, le 2 octobre, un hélicoptère Bell 429 GlobalRanger, exploité par Airport Helicopter AHB AG, basé à Flughafenstrasse à Granges, a volé de l'aéroport de Chambéry à Genève, puis à Buochs avant de terminer à l'aéroport de Lucerne. Sans doute plus rapide que le train, mais nettement plus polluant.

A l'autre bout de l'échelle, un hélicoptère non identifiable, très probablement en provenance des Emirats Arabes Unis et peut-être même assez petit pour avoir été transporté ici par un gros avion cargo (comme le BEAST blindé du Président Biden ?) a été vu volant entre le parking hélicoptère de l'aéroport de Genève et l'aéroport d'Annemasse, mais sans émettre d'indicatif d'appel. Il n'est pas évident que l'hélicoptère ait suivi une trajectoire de vol régulière.

Il peut être difficile de suivre les hélicoptères autour de Genève, non seulement parce qu'ils n'indiquent pas toujours leur position par des transpondeurs équipés de GPS, mais aussi parce qu'il a été dit que pour ne pas perturber le trafic aérien régulier qui attend en bout de piste d'être autorisé à décoller, les transpondeurs peuvent être temporairement désactivés.

En conclusion, les vols privés en hélicoptère peuvent donc être de plus en plus utilisés pour transporter des clients vers et depuis des lieux assez éloignés de l'aéroport. Par le passé, à diverses reprises, des résidents genevois se sont plaints d'être survolés à une altitude assez basse. Par conséquent, si vous en faites régulièrement partie, le mieux est de noter l'heure exacte, la direction prise par le vol et toute information (une photo ou une vidéo) qui pourrait permettre une identification rapide.

Dès 2019, l'aéroport de Genève a mis sur son site internet un article sur la limitation du bruit dû au trafic aérien.
https://rapports.gva.ch/rdd/2019/fr/Article/limiter-les-nuisances-sonores-pour-les-riverains
qui contenait une référence aux trajectoires et au bruit des hélicoptères, reconnaissant que des personnes s'étaient plaintes de certaines trajectoires d'hélicoptères.

Dernière question : si des grandes entreprises veulent utiliser des drones pour livrer des colis en ville, quelle pourrait être la réaction de nos autorités ?

auteur : Mike Gérard

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