Réveille-toi, parle-moi, tu es vivant.
Elle ne t’a pas éteint.
Elle a tout fait pour, bien sûr, mais le cœur n’oublie rien.
N’aies plus peur, tu as grandi.
Ne la laisse plus te dominer,
Elle ne doit plus te diriger,
La violence
Tu étais si jeune, c’était normal d’avoir peur,
C’était ok de te protéger.
Au prix de ta bonté, de ta beauté
Au prix de l’amour.
Tu as dû les ravaler.
Tu as dû les oublier.
Les premiers temps, ne te faisait-il pas mal au ventre,
Ce vide ?
La nature a horreur du vide,
Tu l’as rempli d’arrogances mécaniques et de pouvoir.
Vraiment tu as cru avoir gagné au change.
Bien content de toi, tu as méprisé les filles qui n’avaient pas été mises au pas, elles.
Ou tu les as jalousées.
Naïf, tu croyais qu’elle les avait épargnées,
La violence.
Mais elles n’ont eu qu’un court répit.
Elles aussi après ont dû ravaler, puis abdiquer, accepter,
Se limiter.
Elles ont dû craindre et se cacher.
Et puis le répit, il y a celles qui n’y ont pas eu droit.
De toutes sûrement, celles que les compensations ont le moins adoucies.
La courtoisie, la porte de voiture, le restaurant, les bijoux…
Bien sûr, tout ça et plus encore, elles l’ont pris, certaines l’ont même cherché par dessus tout.
Elles ont joué, mieux que toutes autres, les talons et les œillades.
Mais ça ne leur rendrait pas ce qui leur avait été pris.
Certaines ont commencé par t'aimer, puis elles t’ont méprisé et se sont servi de toi,
Car elles ont compris que c'est en elle que tu croyais, non en l'amour,
et que tu la révérais pour le pouvoir qu'elle te donnait.
Et toi tu les as blâmées pour tes peines et pour vos amours fantoches.
Réveille-toi, regarde-la, ne vois-tu pas ?
Elle est toujours là, entre toi et moi.
Ne peux-tu pas lui cracher au visage que tu ne la crois plus ?
Ne veux-tu pas guérir de ce venin qui à nous détruire s'évertue ?
Alors regarde, regarde mieux,
Je ne vais pas me taire parce que tu as mal aux yeux.
Mais oui regarde, regarde un peu,
Tu verras tout ce qu’on peut faire, si on est deux.
