20.10.2022 par JROC
num.323 novembre 2022 p.17
Connaissez-vous le powerlifting?

Connaissez-vous le powerlifting ?
Interview d’Axel Mermin – champion suisse de la spécialité
Est-ce que vous pouvez vous présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Axel Mermin, j’ai 28 ans et j’habite à Versoix. J’ai fini mon master de microbiologie à l’université de Lausanne en février 2020. Je travaille actuellement à l’hôpital psychiatrique de Cery dans un groupe de recherche sur la bipolarité et la dépression.
J’ai commencé le powerlifting au mois d’octobre 2020 et ensuite intégré le club romand GENEVA POWERLIFTING, puis je suis devenu vice-président.

Quel titre avez-vous remporté en août?
J’ai remporté mon premier titre au mois de juin durant le premier championnat régional suisse romand (organisé par mon club). J’ai pris la première place de ma catégorie (-93kg) et aussi du meilleur athlète («overall») de la compétition. Le 21 août se sont déroulés les championnats suisses à Bâle. Cette fois-ci, j’ai également remporté la première place de ma catégorie pour devenir champion suisse 2022. Ce qui me permet d’accéder aux championnats d’Europe !

Comment s’appelle votre discipline et pouvez-vous nous dire quels sont les mouvements ou techniques pratiquées ?
Force athlétique en français et plus communément Powerlifting. C’est un sport de force où il faut soulever le plus de kilo en une seule répétition. Nous exerçons trois mouvements : le squat, le développé couché et le soulevé de terre. Le squat est un mouvement où la barre est sur le dos et l’on va descendre, casser la parallèle entre les hanches et les genoux, puis remonter. Pour le second exercice, on est couché sur un banc bras tendus, on fait passer la barre sur la cage thoracique puis on la repousse vers le haut. Finalement, le soulevé de terre commence avec la barre par terre et il faut la soulever jusqu’à ce qu’elle arrive au niveau des hanches.

Quelle charge d’entraînement pour arriver à ce titre et dans quel contexte ?
Les entraînements de force peuvent durer assez longtemps car lorsqu’on fait du travail avec des charges lourdes, cela exige des temps de récupération élevés entre les séries. En moyenne, je m’entraîne 3-4h quatre fois par semaine. J’ai la chance d’avoir pu monter une petite salle de sport chez moi ce qui me facilite la vie en évitant les temps de déplacement. Malheureusement, il n’y a qu’une seule salle d’haltérophilie/powerlifting à Genève. Un objectif principal du club serait donc d’ouvrir une grande salle avec tous les équipements nécessaires à la pratique de ce sport de manière à faire grandir la communauté autour de cette discipline.

Existe-t-il un ou des clubs dans la région en mesure de former des débutants ?
Oui évidemment ! C’est comme dans tous les sports, il faut essayer et ne pas avoir peur des autres parce que on est débutant. Nous avons beaucoup de jeunes chez GENEVA POWERLIFTING. Je crois que le plus jeune à 16 ans ce qui lui promet un grand avenir !

Est-ce un sport à risques (surtout pour le dos) ?
La fameuse question du mal de dos. Certes cela reste impressionnant de voir à quel point le corps humain peut supporter des charges aussi lourdes mais ce n’est pas un sport plus dangereux qu’un autre. On peut se blesser tout aussi facilement et gravement en faisant du football ou du tennis !
Pour la question du dos, j’ai un exemple à ce sujet, ma copine avait très souvent le dos qui se bloquait complètement et sans médicament elle ne pouvait presque pas sortir du lit sans douleur. Et depuis qu’elle a commencé le powerlifting régulièrement, elle a musclé son dos et depuis plus rien. Je pense que comme dans chaque sport le risque de blessure existe. Cependant, le powerlifting est un sport exigeant qui demande beaucoup de gainage et d’écoute de son propre corps. Le but est de soulever toujours plus lourd. Alors les athlètes se focalisent sur les moindres détails qui leur permettent de devenir meilleurs et de performer sur de long terme.

Qualités requises ?
Il n’y a pas de qualités requises pour ce sport, juste de l’envie de se dépasser, de devenir une version plus forte de soi-même et de la discipline. Ce que j’aime dans ce sport c’est que c’est simplement une barre, des poids et vous-même et le seul facteur qui peut changer c’est vous. Apprendre à mieux se connaître, connaître ses propres limites et les tester jusqu’à pouvoir les dépasser et devenir meilleur !

Pratique de ce sport au féminin ?
On ne penserait pas au premier abord mais oui, il y a une grande communauté de femmes dans ce sport. Surtout en Suisse alémanique pour le moment. Nous avons dans notre club déjà 5 filles (sur 30 membres) !
Au championnat suisse de cette année, je pense qu’il y avait presque autant de filles que de garçons inscrits ! C’est un sport en pleine émergence et devenir une personne plus forte est possible pour tout le monde.

Conseils à ceux qui s’intéressent à se lancer ?
Il faut essayer ! C’est un sport extrêmement gratifiant car on progresse de mois en mois ! La communauté est incroyablement gentille et altruiste, personne ne juge personne peu importe la performance, le fait de venir faire notre sport est déjà une chose qu’on respecte énormément. Si vous avez plus de questions, n’hésitez pas à contacter le compte gvapowerlifting ou moi-même (redwolf_ax) et on se fera un plaisir de vous en dire plus !

 

Merci à Axel d’avoir apporté un éclairage sur ce sport encore émergent et encore toutes nos félicitations pour son titre de champion suisse.

Interview Jacques Rochat
 

auteur : Jacques Rochat

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