Pour l’ouverture de ce 13è Festival International de la Guitare de Versoix, ce fut un duo original qui nous fut présenté ce 4 novembre 2022.
Mais avant d’entendre ces deux artistes, ce fut M. Olivier Delhoume, délégué à la Culture qui souhaita au public une cordiale bienvenue tout en saluant particulièrement la présidente de l’Association du Festival Mme Brigitte Siddiqui et son directeur artistique M. Alessio Nebiolo, nous dévoilant par la suite le programme des festivités des 4 au 6 novembre ainsi que son salon littéraire au Boléro le lendemain.
Nous avons pu noter la présence du vice-maire de Versoix en charge de la Culture M. Cédric Lambert qui en guise de discours nous offrit une chanson très joyeuse de McCartney à la guitare (en épicéa et achetée dans les Franches-Montagnes) ainsi que celle du Conseil administratif in corpore et de la présidente du Conseil Municipal. Puis les remerciements s’adressèrent à Brigitte, à Alessio, aux artistes et au public. Brigitte, par son discours, nous rappela la découverte au Conservatoire du guitariste Alessio jouant la même œuvre qu’elle au piano, d’où la naissance de cette collaboration et de ce Festival de guitare. Elle remercia tous les sponsors, la Commune et le service de la Culture sans quoi il est difficile de réaliser pareil festival. Alessio dans son allocution présenta plus en détail les concerts de ces trois jours où la part belle fut donnée aux femmes, soit en tant qu’interprètes soit compositrices, avec un merci particulier à Brigitte et à tous ceux qui œuvrent pour la bonne facture de cette manifestation.
Venons-en au concert proprement dit offert par notre duo « The Two » (Suisse), composé de Thierry Jaccard (guitare et voix) et Yannick Nanette (Guitare et voix et même musique à bouche). Ce fut avec ravissement que l’on découvrit leur Blues joué avec maestria, alternance de guitare seule ou à deux, ou en y ajoutant la voix chaude de Thierry aux accents mélancoliques. Musique douce, originale, scandée continuellement par un rythme de fond, mais appréciée tout au long de ce parcours par des harmonies délicates qu’on pourrait prendre pour ambiance de soirée. De morceau en morceau, chanté toujours en anglais, tantôt en duo, tantôt en solo, les accords se dessinent pleins de subtilité et de finesse, les sonorités plus ou moins graves ou aiguës sur leurs différentes guitares électriques et même du banjo, s’envolent au gré de leurs émotions et de leurs mimiques parfois amusantes, si ce n’est avec quelques mots d’humour ou de l’accompagnement du public.
Les œuvres variées portant l’influence américaine (n’oublions pas que le blues est une complainte du folklore noir au temps des esclaves déportés en Amérique (Mississipi) regrettant leur pays natal) nous sont diffusées à leur manière avec gaieté, enthousiasme, tout en distillant le langage et les messages porteurs de leurs chansons ou de leur musique. A la fois berceuse ou histoire d’amour, douceur et présence ou connexion avec les ancêtres dans une approche plus approfondie, plus expressive dans le ressenti, les voix et les jeux de guitare s’entremêlent agréablement nous transmettant judicieusement un air de paix, de calme, d’harmonie à tous et chacun.
Dans le Bis, assis au pied du podium, les deux artistes entraînèrent le public en duo vibrant dans la chanson en français « Ayo, Ayo » qui créa une ambiance du plus beau final.
Un tout grand merci et félicitations à Thierry et Yannick qui ont su dans leur belle création artistique nous donner goût et à partager ce genre de musique peu commun. Ils ont été bien applaudis !
Lucette Robyr.
Photos : OD, JR

Le Conseil Administratif de Versoix incorpore, la présidente du Conseil Municipal, avec Brigitte Siddiqui et Alessio Nebiolo

Cédric Lambert à la guitare

Le duo «The Two » Thierry Jaccard et Yannik Nanette

Hommage aux femmes compositrices

Lors de la prestation aux Caves de 17h le samedi 5 novembre, José Luis Del Puerto venu d’Espagne a joué avec sa guitare une dizaine de morceaux choisis écrits par des femmes. C’était un concert très calme, doux, sincère, reposant, où la sensibilité féminine dominait. En une heure, seules 3 secondes ont donné l’impression d’une fâcherie interne à un couple. On aurait pu dire : voilà l’instant où « Madame demande fermement à son mari de quitter le domicile conjugal » ! Alors qu’à d’autres occasions les relations amoureuses étaient dominantes. Les œuvres féminines ont souvent été cachées, non diffusées voire écrites au nom du mari qui se les appropriaient. (JR)
 

photo : JR