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15.11.2022 par JROC
num.324 déc.2022-janv.2023 p.15 Marc Voltenauer
« Lors de mon adolescence à Versoix, je partageais mon temps entre le football et la paroisse » Il n’est pas le seul écrivain ayant exercé ses talents de footeux sur la pelouse du stade municipal. Ce lieu, avec ses grands arbres marquant le paysage et l’ambiance bucolique qu’il dégage, a peut-être influencé d’autres talents de l’écriture : les écrivains Bernard Comment, Jean-Jacques Busino et les journalistes Denis Etienne, actuel président du Club suisse de la presse et Quentin Bohlen de la RTS ont porté les couleurs du FCV. Marc écrit son premier roman à quarante ans et connaît rapidement un succès littéraire remarquable. Ses livres se sont déjà vendus à plus de 200'000 exemplaires. Il a aimablement accepté de répondre à quelques questions, évoquant notamment son passage au sein du football club local.
Je garde de très bons souvenirs de cette période de ma vie. Lors de mon adolescence, je partageais mon temps entre le foot et la paroisse de Versoix, deux activités qui me tenaient à cœur. Pour moi, le FC Versoix, c’était comme une grande famille. Au-delà des entraînements et des matchs, je me souviens notamment des après-matchs à la buvette du stade municipal. On sait que le sport et le foot en particulier peuvent être une école de la vie. Est-ce que ce fût valable pour toi ? Faire partie en tant que jeune d’une équipe de foot est en effet très formateur et constitue une école de vie, mais je pense que c’est surtout en tant qu’entraîneur que j’ai le plus appris. J’ai commencé en tant que co-entraîneur à l’âge de 16 ans avec Roger Martin avec l’école de foot. Puis j’ai fait ma formation d’entraîneur et entraîné des équipes en juniors D, C et B. Tu étais plutôt passionné. D’abord, joueur puis entraîneur. Pourquoi avoir quitté le monde du football ? C’est vrai qu’à une époque, j’étais quotidiennement sur les terrains de foot. J’ai progressivement quitté le monde du foot lorsque j’ai commencé mes études en théologie et que mes engagements dans l’Église protestante m’occupaient de plus en plus. En outre, mes problèmes de genoux m’ont définitivement éloigné des terrains. Est-ce que tu suis encore le foot de haut niveau genre Champion’s League ou la prochaine Coupe du monde et quel est ton regard sur ça ? J’ai toujours été un fan du FC Bayern et je suis les matchs, autant en Bundesliga qu’en Champions League avec plaisir. Lorsqu’il y a l’Euro ou la Coupe du monde, je suis aussi devant l’écran. Pour celle à venir, je reste dubitatif surtout lorsque je lis la prise de position du président de la FIFA qui demande aux fédérations de ne pas laisser « le football être entraîné dans toutes les batailles idéologiques ou politiques qui existent. À la FIFA, nous essayons de respecter toutes les opinions et croyances, sans donner de leçons de morale au reste du monde ». Au contraire, je pense que la FIFA devrait être un exemple, notamment pour les jeunes. À mon sens, elle a un rôle à jouer pour défendre des valeurs morales… sans faire la morale, mais en s’engageant fortement pour les droits de l’homme. Organiser une telle compétition dans un pays qui réprime notamment les droits des personnes LGBT est en contradiction avec les valeurs que la FIFA prône elle-même sur sa page internet. Elle exprime vouloir lutter contre toute forme de racisme et de discrimination : « La FIFA a utilisé sa considérable influence pour réitérer le message selon lequel aucune forme de discrimination n’a sa place dans le football ». En conclusion, je pense que la FIFA ne peut pas faire l’autruche et doit se montrer ferme, en dépit des considérations économiques qui prennent le pas sur les valeurs morales. Si tu es d’accord, on peut aborder un sujet un peu sensible aujourd’hui : l’homophobie dans le foot. Elle est très répandue dans le football masculin. À mon sens, les mentalités ont évolué au sein de la société, mais il est vrai que dans le monde du football, cela prend plus de temps. Pour faire avancer les choses, tout comme d’autres sportifs, il faudrait que d’autres footballeurs professionnels fassent leur coming out pour servir en tant qu’exemple aux jeunes. De nombreuses entreprises en Suisse s’engagent pour obtenir un Label LGBTI en mettant en place une stratégie de diversité et d’inclusion. Il s’agit de s’engager pour que les collaborateurs LGBTI aient plus de facilité à aborder ouvertement leur orientation sexuelle et ne pas avoir à se cacher. Pourquoi l’ASF ne s’y engagerait pas ? Et est-ce que lors des formations des entraîneurs la question de l’inclusion est abordée ? Pour faire évoluer les mentalités, il faut que les organismes faîtiers s’engagent sur le sujet, mais aussi chaque club à son niveau. Maintenant, tu es plus connu pour tes livres que pour tes exploits sur les terrains. Les éditeurs reçoivent de nombreux manuscrits et le nombre de places pour voir son livre édité est limité. Trouver un éditeur n’est donc pas une chose aisée, mais j’ai eu la chance de recevoir rapidement deux réponses positives. Sais-tu combien de livres ont été vendus par tes éditeurs et comment l’expliques-tu ? Mon premier livre, le Dragon du Muveran a été vendu à plus de 75 000 exemplaires et au total la vente de mes livres a dépassé les 220 000. Lors de la sortie de mon premier polar, les lecteurs étaient au rendez-vous. Cela a été pour la Suisse romande un succès incroyable. Un succès en librairie ne peut pas se créer et ne s’explique pas toujours. Mon livre est sans doute sorti au bon moment… Le fait que l’action de mon polar se situe en Suisse romande a sans aucun doute contribué à la curiosité des lecteurs. Ensuite, le bouche-à-oreille, soutenu par la mise en avant des libraires et l’intérêt de la presse a fait le reste. Fort de ce succès, mon deuxième livre est paru chez un éditeur français et les droits ont été rachetés par les Éditions Pocket pour la version poche de mes livres, ce qui a assuré une large diffusion en France. Depuis cinq ans, la passion de l’écriture de roman policier, que je me suis découverte à l’âge de quarante ans, est devenue mon métier. Sauf erreur, tu es l’auteur de 5 romans parus en français et 2 en allemand ? Sans dévoiler de secrets, quels sont tes projets ? Mon 5e roman policier avec l’inspecteur Auer sortira en mars 2023. Les deux premiers ont été traduits en allemand et le troisième devrait sortir en Allemagne et en Suisse allemande début 2024. Outre les romans policiers pour adultes, j’ai écrit trois polars dans la collection « Frissons Suisses » destinée aux enfants à partir de 9-10 ans. Le premier paraîtra également en allemand, en février 2023. Dans un autre genre, avec mon compagnon Benjamin avec qui je partage ma vie depuis plus de 15 ans, nous avons écrit un guide intitulé « 111 lieux dans les Alpes vaudoises à ne pas manquer ». Mes projets ? Continuer à écrire… Jacques Rochat
En scannant le QR code, vous retrouvez le catalogue des livres écrit par Marc Voltenauer. --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Légendes des photos : Photo portrait : Marc - l’écrivain. auteur : Jacques Rochat
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