L'Ensemble à vent "Mélopée" aux Caves de Versoix
15.03.2023 par LR
num.327 avril 2023 p.15
L’Ensemble à vent Mélopée aux Caves

Voilà quelque chose qui sort de l’ordinaire, non que les concerts classiques ne soient magnifiques, mais là en ce dimanche du 12 mars 2023, c’est à un concert d’instruments à vent que l’on assista avec plaisir. Saxophones, trompette, flûtes, clarinettes ont laissé échapper leurs airs musicaux avec beaucoup de prestance et de professionnalisme.
Il est vrai que cet Ensemble créé en 2016 par Claude Surdey et venant pour la 2ème fois aux Caves est composé de « musiciens amateurs et professionnels de très bon niveau qui propose un répertoire varié, arrangé sur mesure et travaillé en profondeur avec justesse, intensité, et musicalité. »
Par le mot de bienvenue de Brigitte Siddiqui, notre programmatrice et la présentation des œuvres par Claude Surdey, on entre dans le vif du sujet soit « Memorias » de Pedro Iturralde avec une entrée lente par les saxo, alto et ténor, rejoints peu à peu par les autres instruments : clarinettes, flûtes, trompette, saxophones baryton dans d’agréables harmonies. Des influences jazziques assez animées s’intensifiaient aux différents solos de saxo sur des mesures légères puis tous les artistes finissaient en douceur et sonorités particulières dans des airs aux timbres graves ou aigus.
Nous voici donc en avant-goût de tout ce que sera cette heure musicale vouées aux œuvres de compositeurs d’Amérique du Sud. Dans le même ordre d’idées et de style on passe en revue « La Habanera » d’Ernesto Lecuona où flûtes et clarinettes soit en duo, soit avec les saxos vous invitent à la danse en agréable sonorité. S’ensuit « Pequeno Czarda » avec le saxophoniste alto Diego Sossa comme soliste. Ce magnifique morceau, où l’ensemble l’accompagne en sourdine, nous envole sur des rythmes rapides, influencés par le jazz ou le classique, dans des mélodies entraînantes et assez surprenantes au tempo toujours plus rapide. Fort bien interprétée, cette œuvre fut très applaudie.
« Milanga del Angel » d’Astor Piazzolla évoque avec délicatesse l’entrée d’un ange dans une salle qui l’accueille avec enthousiasme, puis douceur pour aboutir à un repos bienfaisant, initié par les flûtes, trompette, clarinette et saxo.
On passe à un autre registre plus dynamique avec « The Devil’s Rag » de Jean Matitia et deux solistes Thierry Mermod clarinette et Diego Sossa saxophone alto. Autant dire qu’avec une entrée « en fanfare » sur des rythmes endiablés et des cadences très dynamiques, tout en jouant sur les nuances, nos interprètes et l’ensemble nous ont livré avec des prouesses techniques fabuleuses une œuvre géniale et fortement applaudie. On monte au ciel et on descend aux enfers !
« Odéon » tango brésilien d’Ernesto Nazareth dévoile à lui seul cette mélodie rythmée, animée, saccadée, au tempos variés et intéressants, qui font bouger nos pieds sous la chaise.
Reste les « Danses Cubaines » d’Ignacio Cervantes, inspirées du folklore cubain. Entre les Illusions perdues, Ne pleure pas, l’Amitié et Los Très Golpes, c’est à la fois la nostalgie, le sentiment amoureux, la tendresse et la danse qui s’expriment à travers les dialogues des instruments dans la spontanéité, les envolées presque lyriques baignant dans des harmonies très subtiles, que nous a été témoigné aussi dans « Olé Guépa » de Danny Malando.
Les Bis ne furent pas en reste dans cette représentation des instruments à vent, qui chacun a été mis en valeur et nous ont éblouis pendant cette heure musicale si bien appréciée.
Merci sincère à Claude Surdey pour ce plaisir et félicitations à tous les artistes.
Lucette Robyr
Photo : JR

 

 

auteur : Lucette Robyr

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