Mireille Jaman, vous connaissez ? Rien à voir avec la Dent de Jaman bien connue des Romands. Peut-être que Mireille Snoeckx vous semblera plus familier… Il s'agit bien de la même personne !
En effet, Jaman est le nom des parents de Mireille. Elle est née en Lorraine, juste après la guerre, quand sa région est redevenue française dans une Europe en plein tumultes. Dès sa plus tendre enfance, elle aimait raconter des histoires, dont son petit frère a été le premier bénéficiaire. Elle tirait de son monde imaginaire des récits aussi improbables que captivants. Cette petite fille est toujours bien vivante dans le cœur de la pédagogue qu'elle est devenue au gré de sa formation.
C'est en 1969 que Mireille est venue s'installer à Versoix, avec Francis, son mari. Ils n'ont plus quitté la commune. Ils se sentent tellement à la maison en Suisse qu'ils en ont pris la nationalité. Mireille a enseigné toute sa vie, d’abord à l’école primaire et ensuite à l’université. L'écriture la passionne : jouer avec les mots, noter ses activités et sentiments, elle remplit des cahiers quotidiennement. Son appartement est rempli de bibliothèques dont les rayons débordent…
L'envie de rédiger un roman policier l'a prise un peu par hasard. Elle avait répondu à une carte de bons vœux avec un début d'histoire… dont son ami a demandé la fin… Comme il s'agissait d'un tout autre domaine que ses écrits précédents, elle a choisi d'utiliser son nom de jeune fille.
Le monde imaginaire de Mireille trouve ses sources dans son enfance, entre autres les visites qu'elle rendait à sa Marraine, concierge dans un immeuble parisien. Un milieu bien différent de celui où elle grandissait. La ville, le rôle de l'intendante d'une allée, les menus services et toutes les confidences, une mine de souvenirs.
Mireille a donc posé le décor patiemment, créé des personnages théoriquement sans relation entre eux, imaginé un scénario donc chaque individu connaît une séquence, tel un miroir brisé. Chacun en possède un morceau, pensant qu'il détient la vérité, tout en pressentant qu'elle est entourée de mystère. Ce n'est qu'en reconstituant le puzzle, une pièce après l'autre, que chaque protagoniste découvre ses liens avec les autres. L'énigme ne se dénoue que dans les dernières pages, le lecteur ayant été tenu en haleine au fil du récit.
Une fois son texte rédigé, Mireille l'a envoyé à un éditeur genevois, Pierre Philippe. Quelle ne fut pas sa surprise de le voir accepté. La pandémie a ralenti le processus de publication. Toutefois, en novembre dernier, le livre a bel et bien été imprimé. Avis aux amateurs : l’ouvrage est distribué dans les librairies romandes et françaises et un exemplaire se trouve dans les rayons de la bibliothèque du Boléro.
Mireille a déjà rédigé la suite… elle espère même créer une série de dix angoisses avec ses personnages. Gageons qu'elle rencontrera le succès escompté…
Photo : Francis Snoeckx
