04.03.2024 par DTT
num.336 mars 2024 p.07
Mairie v/s Vigousse : la (presque) fin

La justice vaudoise a acquitté le journaliste qui était poursuivi pour avoir dénoncé le comportement du secrétaire général. L’heure des comptes politique a sonné.

L’affaire Versoix contre Vigousse semble enfin avoir connu son dénouement. Après le jugement au civil en août 2023, où la justice avait conclu à une atteinte à la personnalité légère et le journal condamné à verser un franc symbolique, le volet pénal de l’affaire qui a opposé l’hebdomadaire satirique romand et son journaliste Jean-Luc Wenger au secrétaire général de la commune, Christian Séchaud, est terminé.

Le 16 janvier dernier, le Tribunal d’arrondissement de Lausanne a rendu son jugement: Jean-Luc Wenger n’est pas coupable de diffamation envers le fonctionnaire. Le journaliste est ainsi acquitté et les frais de justice (quelque CHF 3000.--) sont à la charge du cadre versoisien.

Saga interminable

Cette longue histoire avait débuté en septembre 2021 avec la publication d’un article titré «Entre-soi à Versoix». Dans ce papier, on pouvait lire notamment que le fonctionnaire était un tyran semant la terreur sur son lieu de travail, sur fond de conflit politique au sein de la commune.

Pour mémoire, à la suite de la plainte déposée par Christian Séchaud, le journaliste avait été initialement condamné par ordonnance pénale à 40 jours-amende avec sursis et avait fait recours. La justice lui donne aujourd’hui raison. « Après avoir traversé tant de moments difficiles, témoigne Jean-Luc Wenger, j’avoue que je suis extrêmement soulagé ».

Les Verts remontés

Du côté politique, en revanche, l’histoire n’est de loin pas terminée. Car l’heure des comptes a sonné. Une résolution déposée par les conseillers municipaux Verts et les indépendants, probablement soutenue par le PLR, prévoit de demander à un Conseil administratif divisé (la vice-Maire Jolanka Tchamkerten s’était opposée à ses deux collègues sur la prise en charge financière) combien la Mairie a exactement dépensé pour cette interminable saga.

Selon les dépositaires de la résolution, cette décision de payer tous les frais de justice et d’avocat par la commune est tout simplement inacceptable. Pour eux, cette somme, qu’ils estiment à environ CHF 250'000.—, ne doit pas se faire aux dépens des contribuables et doit, de ce fait, être intégralement remboursée.

Le sujet sera débattu lors du prochain Conseil municipal, le 4 mars prochain. La soirée s’annonce mouvementée.

DTT

auteur : Didier Tischler Taillard

<< retour