18.04.2024 par ro
num.338 mai 2024 p.04
Billet côté évangélique

 « Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres… » (Evangile de Marc, 13 :7)
Difficile en cette période d’éviter de tomber sur des nouvelles qui évoquent l’un ou l’autre de ces nombreux conflits qui ravagent notre planète. Que j’allume ma radio de bon matin, que j’ouvre les pages d’un quotidien ou que je déambule dans une librairie, je tombe inéluctablement sur des informations en lien avec cette triste actualité. C’est un bruit de plus en plus difficile à étouffer même sous une couche de bonne conscience qui nous murmure que cela ne nous concerne en rien et que nous ne sommes pas responsables de ce qui se passe loin de chez nous. Comme antidote, on peut vivre dans sa tour d’ivoire en se confinant physiquement et mentalement ou bien on peut éluder la question en se plongeant dans l’activisme ou le divertissement. Mais, pour paraphraser le dicton, chassez la réalité et elle reviendra au galop tellement celle-ci reste omniprésente au quotidien.

Principe de réalité
Dans son livre volontairement provocateur «Au commencement était la guerre», le criminologue français, Alain Bauer, nous rappelle que l’Histoire de l’humanité avec un grand H ne s’est pas déroulée sans heurts ni guerres même si nous avons eu un peu tendance à l’oublier en Occident depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et surtout depuis la fin de l’URSS. L’on pensait alors que les valeurs d’un libéralisme et d’un capitalisme triomphants allaient naturellement et progressivement s’exporter dans le reste du monde en y apportant une paix perpétuelle. Le retour à la dure réalité s’est fait sans ménagement lors du déclenchement de la guerre en Ukraine sur sol européen.

De nombreux antécédents
Il ne faut pas oublier non plus que toute l’histoire du christianisme a traversé des épisodes sanglants, notamment à ses débuts, dans le contexte géopolitique de l’Antiquité dominé par l’Empire Romain. Le Christ a été supplicié sous le règne d’un gouverneur romain et la Jérusalem de l’époque a été détruite ainsi que son Temple en l’an 70 de notre ère. D’après la tradition, il est dit aussi que le fondateur de l’église, l’apôtre Pierre, est mort en martyr à l’endroit même où se trouve actuellement le Vatican. Et la liste n’est de loin pas exhaustive.

Abel et Caïn, une vieille histoire toujours d’actualité
Si l’on fait une généalogie du crime dans la Bible, on en revient inévitablement à cet épisode riche en enseignement des deux frères, Caïn et Abel, au premier livre de la Genèse (4, 1-12). Au moment de l’offrande à Dieu, ce dernier agrée celle du berger Abel mais pas celle du cultivateur Caïn. Suite à sa déconvenue, Caïn reçoit cette exhortation de la part de Dieu : « Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu ? Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à ta porte, et ses désirs se portent vers toi : mais toi, domine sur lui. » (v. 6-8).
Le tort de Caïn est d’avoir laissé libre cours à sa jalousie et à sa colère envers son frère. Il n’a pas fait taire son ressentiment et cela s’est traduit par un meurtre.

Un chemin d’espérance
Et si la clé pour une meilleure harmonie entre les hommes ne résidait pas dans cette victoire sur nos passions mauvaises qui font la guerre à l’âme ? En effet, si je n’ai peut-être pas la possibilité de m’engager concrètement pour la paix sur le terrain des conflits, je peux, ici et maintenant, essayer d’être en paix avec moi-même et avec mon prochain. Je peux accueillir au fond de moi cette parole du Ressuscité : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; je ne vous la donne point comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble point et ne s’alarme point. » (Jean 14 : 27). Ainsi, le monde pourra s’en porter un peu mieux.
Olivier Bauer

auteur : rédacteur occasionnel

<< retour