30.08.2024 par MM
num.344 déc.2024-janv.2025 p.06 L’astrophysique répond : Que sont les Géminides ?
Chaque année, entre le 7 et le 17 décembre, se produit la pluie de météores (étoile filante dans le langage courant) des Géminides. Observé pour la première fois à Manchester par l'astronome anglais Robert Philips Greg en 1861, ce spectacle tient son origine des poussières générées par l’astéroïde 3200 Phaéton qui orbite en un peu plus d’un an autour du Soleil. Lorsque la Terre traverse cette traînée de débris durant son orbite autour du Soleil, les particules entrent en collision avec notre atmosphère et se désintègrent, générant une grande quantité de chaleur et une illumination temporaire sous forme de météores. La plupart de ces particules, de la taille d’un grain de sable, se consume entièrement avant d'atteindre le sol, ne laissant aucune trace tangible. Contrairement aux autres pluies de météores qui proviennent de comètes périodiques composées de glace, de roche et de gaz, les Géminides sont issues d’un astre rocheux. D’environ 6 km de diamètre, 3200 Phaéton possède une orbite très allongée, ce qui rappelle certaines comètes et intrigue les scientifiques qui supposent donc qu’il serait un ancien noyau de comète ayant perdu pratiquement toutes ses substances volatiles, ne laissant plus qu’un amas de matériel pierreux. En 2025, la mission DESTINY+ de l’agence spatiale japonaise Jaxa effectuera un survol de l’astéroïde, afin d’étudier de plus près sa surface et sa poussière cosmique. Une autre particularité des Géminides est leur forte brillance ainsi que leur grande variété de couleurs, principalement du blanc et un peu de jaune, mais aussi du rouge, du bleu et du vert. Ce phénomène s’explique par la présence de traces de métaux comme le sodium et le calcium, rappelant le principe de fabrication des feux d’artifice. De plus, cet essaim a une vitesse moyenne de 35 km/s, assez lent comparé à d’autres (environ la moitié des Perséides), facilitant leur observation. Cette pluie de météores atteint son apogée autour des 13 et 14 décembre, lorsque la Terre traverse la zone la plus dense de débris. À ce moment-là, il est possible de voir environ 150 météores par heure. La visibilité effective varie et dépend évidemment de divers facteurs tels que la pollution lumineuse (lune, lumière artificielle dans les zones densément peuplées), la couverture nuageuse et la hauteur du radiant dans le ciel. Ce dernier représente le point à partir duquel, par un effet d’optique dû à la perspective, l’essentiel des météores d’un même essaim semblent pleuvoir. En fait, les météores n'apparaissent pas exactement en ce point, mais étant donné qu’elles sont parallèles les unes aux autres, elles s’y croisent si l'on prolonge leurs traces dans le ciel. Ainsi, la constellation dans laquelle se trouve ce point d'origine apparent donne son nom au courant météoritique concerné et cela explique dans ce cas le nom Géminides; le radiant de cet essaim se situe dans la constellation des Gémeaux, nom donné en référence aux jumeaux de la mythologie grecque Castor et Pollux. Comme cette constellation est visible dans le ciel nocturne de l'hémisphère nord, les Géminides sont principalement apercevables dans cette partie du globe, bien qu’elles puissent également l’être, moins intensément, dans certaines parties de l'hémisphère sud. Moins connues que les Perséides dont la notoriété est dû au fait qu’elles se produisent durant les douces nuits estivales, les Géminides constituent la dernière pluie de météores de l’année, ainsi que l’une des plus prolifiques. Alors ne laissez pas les basses températures de la saison vous intimider d’essayer d’admirer cette représentation céleste… en espérant que vous puissiez réaliser un ou de nombreux vœux en cette occasion, on vous souhaite tous nos meilleurs pour l’an à venir !
Maria
auteur : Maria Mehdi
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