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03.10.2024 par ALBB
num.343 novembre 2024 p.07
Brame du cerf : moment d’émotion pure dans la nature

 École et Quartier a proposé à ses membres une sortie pour le moins originale : écouter le brame des cerfs installés dans notre forêt. Il est aisé de les entendre, faute de le voir. Le cerf élaphe existe depuis 10 millions d’années. D’abord installé en Asie, il est venu plus tard en Europe. Nos ancêtres l’ont même peint dans les grottes il y a 27'000 ans. Il avait totalement été éradiqué par la chasse dans nos bois, puis réintroduit vers 1960. Depuis, sa population ne cesse de croître, raison pour laquelle une régulation a été décidée. Son seul prédateur naturel est le loup.

Le cerf adulte pèse 220 kilos et la biche 130. Chaque jour, ces animaux nocturnes broutent de l’herbe 8 heures et ruminent 5 heures. Ils mangent aussi les feuilles des arbres et leurs écorces. Les gardes-faune protègent leurs plantations en conséquence. Ils vivent entre 15 et 20 ans. Les cervidés sont dotés d’un odorat très performant. Leurs oreilles pivotent indépendamment l’une de l’autre. Ces qualités leur permettent de détecter les dangers efficacement.

Ils vivent en hardes séparées. Les mâles montent dans le Jura en été et les femelles restent dans nos bois. Ce n’est qu’en octobre et novembre que les cerfs et biches se rassemblent pour la saison du rut. Les cerfs brament pour impressionner leurs concurrents et marquer leur territoire. Il leur arrive aussi parfois de labourer le sol avec leurs pattes ou leurs bois. Rarement, ils se battent pour obtenir les faveurs d’une biche. A noter qu’elles peuvent choisir le cerf qu’elles préfèrent pour l’accouplement et même refuser les avances. Après la période de rut, les hardes se séparent à nouveau.

Les biches s’occupent seules des faons de leur naissance à l’âge de 2 ans. Les jeunes, appelés daguets, quittent leurs mères et forment des hardes en rejoignant leurs pairs. Les jeunes femelles restent avec leurs mères.

Les cerfs ont des bois qui pèsent jusqu’à huit kilos chacun. Ils poussent dès le printemps. Après la saison du brame, ils tombent, encouragés par le frottement contre les arbres. Le diamètre de la base des bois, appelée la meule, croit chaque année. Les scientifiques utilisent cette mesure pour estimer l’âge de l’animal.

Douze personnes s’étaient inscrites pour le vendredi 27 septembre. Le temps a certes été désastreux durant la journée. Seules 5 personnes sont venues, deux se sont excusées. Les absents auraient dû, c’est la moindre, signaler leur désistement. Ils auraient été remplacés par des gens de la liste d’attente réellement intéressés.

Justement ! La météo a été très agréable ce soir-là. Le groupe s’est d’abord rendu du côté de Chavanne-de-Bogis, toutefois sans succès. Il a eu plus de chance vers Sauverny où plusieurs cerfs ont bramé de tout cœur, se répondant à travers bois. Leurs cris et leurs échos remplissait l’atmosphère. La campagne vibrait aux sons des cervidés, mélangés à celui du vent. Les étoiles brillaient entre les nuages. Moment inoubliable de pure émotion ! En plus, malgré la marche dans les prés, les souliers et habits n’étaient même pas crottés.

Les 12 participants du dimanche étaient présents au rendez-vous. Pas de chance, les cerfs leur ont posé un lapin !

Cerf dans un jardin à Richelien. Photo prise par Marc Schmid

 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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Cerf dans un jardin à Richelien. Photo prise par Marc Schmid