J’ai eu l’immense privilège de rencontrer dans ma vie un grand nombre de personnes qui m’ont encouragé à lire la Bible. J’étais jeune adolescent quand un camarade de classe m’a dit : "Pierre tu devrais lire l’Evangile de Jean !". Le cheminement a été lent. Mais depuis plusieurs décennies la lecture de la Parole fait partie de ma vie quotidienne. En préparant ce billet, je suis plongé dans la lecture de prophètes de l'Ancien Testament. Si je dis cela c'est parce que des thèmes récurrents chez ces hommes de Dieu m'interpellent par leur actualité. En particulier le fait qu'ils dénoncent le déplorable état spirituel, l'idolâtrie, à savoir le fait de se fabriquer et d'adorer des dieux à sa convenance, ainsi que l'état moral (il est souvent question d'adultère ou de prostitution). Ces prophètes alors se sentent en première ligne responsables d'annoncer que la colère divine gronde et que le jugement est proche. Parfois il se produit de leur vivant : déportation vers le nord, dévastation, destruction de la ville sainte.
Je suis encore d'avantage frappé en constatant que ces mêmes prophètes en arrivent toujours à souligner que, pourrait-on dire, Dieu "doit se faire violence" pour punir, tant il déborde d'amour pour l'humanité.
11Dis-leur : ‘Aussi vrai que je suis vivant, déclare le Seigneur, l’Eternel, je ne prends pas plaisir à voir le méchant mourir, mais à le voir changer de conduite et vivre. Renoncez, renoncez à votre mauvaise conduite ! Pourquoi devriez-vous mourir, communauté d’Israël ?’ Ézéchiel 33.11 (S21)
Tout cela m'a conduit à vous poser une question à vous chère lectrice, cher lecteur :
Comment vous situez-vous, en rapport avec Dieu ? Eloignement, indifférence, ignorance, révolte, confrontation, recherche, supplication, paix ? Je n'ai certainement pas énuméré tous les états possibles. Si les questions spirituelles sont peu présentes dans votre vécu quotidien, avez- vous pensé à une petite révolution consistant à lire un Evangile ? Si ces questions sont causes de troubles, orientez-vous peut-être vers la lecture des psaumes dont les auteurs exposent leurs inquiétudes, et leurs tourments mais aussi la sécurité et la paix qu'ils trouvent à se tourner vers le Seigneur. En les survolant, le psaume 3 déjà illustre cela :
2Eternel, que mes ennemis sont nombreux ! … 3beaucoup disent à mon sujet : « Pas de salut pour lui auprès de Dieu ! » … 5A pleine voix je crie à l’Eternel, et il me répond de sa montagne sainte. …
6Je me couche, et je m’endors; je me réveille, car l’Eternel est mon soutien. 7Je n’ai pas peur de ces milliers de personnes qui m’assiègent de tous côtés. 8Lève-toi, Eternel, sauve-moi, mon Dieu ! … Psaumes 3.2–8 (S21)
Depuis la nuit des temps, la relation entre l'humain et son Créateur est bien compliquée. Déjà, le premier homme, après avoir écouté sa femme - il savait qu'elle le conduisait à la désobéissance - alors que cette dernière s'était laissé séduire par un agent du mal, cet homme a eu honte et peur au point de se cacher loin de Dieu. Tout était gâché. Mais Dieu, parce qu'Il est parfait amour, sans jamais déroger à sa parfaite justice, s'est engagé envers l'homme par de nombreuse alliances, parfois après avoir dû exercer des jugements d'ampleur. Pensez au déluge, à Noé et au signe de l'arc-en-ciel (cf. billet du mois d'octobre). Je ne pense pas commettre une grande erreur d'exégèse en disant que c'est la trame principale des 39 livres de l'Ancien Testament et des 27 du Nouveau.
Lectrice, lecteur, avez-vous besoin d'une preuve de l'amour de Dieu ?
8Mais voici comment Dieu prouve son amour envers nous : alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. Romains 5.8 (S21)
Comment ? Dieu a toléré le péché ? Certainement pas. Mais dans l'infinie richesse de sa grâce, il a livré son propre Fils en sacrifice. Par sa mort, Christ a satisfait la parfaite justice de Dieu, nous a nous-mêmes rendus justes et nous a libérés du péché et de la mort.

Pierre Berkovits