Carla da Silva, enfant de Versoix a contribué à notre journal quelques temps avant de rebondir dans la vie socio-culturelle cantonale. Elle a récemment exposé le fruit de trois ans de travail à l’Usine Kugler à Genève, dans le cadre de la semaine des droits humains de l’université de Genève. Une des pièces a été créée en collaboration avec Vanessa Riera. Le curateur de l’événement était Sylvain Gelewski, également Versoisien. Avec sa double casquette d’artiste-photographe et co-directrice d’une structure socio-culturelle genevoise, Carla était frappée par l’invisibilité des mendiants qui vivaient dans la rue, juste en bas de chez elle.

Petit à petit, elle a tissé des liens avec ces voisins qui ont accepté d’être photographiés. Elle leur a même confié un appareil afin qu’ils puissent aussi contribuer à l’exposition avec leur regard.

Il y avait du monde au vernissage ! Des amis de Versoix et ailleurs bien sûr, des personnes intéressées par le thème de la mendicité et surtout les participants, très fiers de se découvrir affichés sur des murs, eux qu’on ne voit pas ou ne voulons pas voir.

Les technique, composition et post-traitement des photos étaient tels qu’on pouvait imaginer qu’il s’agissait de peinture surréaliste. Les détails étaient si précis que leur troisième dimension semblait à portée de main. Un caddie était renversé, rempli d’amendes d’ordre pour cause de mendicité qui ne seront jamais payées faute d’argent. Un plan des zones interdites à cette activité à Genève, pratiquement toute la ville, était sérigraphié sur une bâche en plastique identique à celles protégeant les maigres affaires des personnes sans-abris.

Chapeau bas à Carla pour son travail socio-artistique empreint d’humanité !

Photos : Carla da Silva