Une plénière quelque peu surréaliste
Débats autour de sujets ne figurant plus à l’ordre du jour, suspension de séance pour une motion finalement retirée, vote nominal à la limite de la régularité, lettre d’aurevoir d’un journaliste, la dernière séance de l’année fut pour le moins particulière.
Versoix ne serait-elle pas une commune comme les autres ?
Les élections du printemps prochain influencent-elles déjà les élus ? L’arrivée des fêtes de fin d’année expliquent-elles des débats assez originaux ? On vous explique.
En ce frisquet lundi de décembre, tout débute par une prise de parole de la Maire Jolanka Tchamkerten. Elle annonce qu’au point 5 de l’ordre du jour, deux délibérations sont retirées. La première concerne un crédit de 2,8 millions pour la construction de pavillons provisoires pour quatre classes dans le secteur de Lachenal. Elle sera à nouveau étudiée en commission. La seconde est un crédit d’investissement de 130'000 francs destiné à la refonte du site intranet de la commune.
Alliance branlante
Repousser la première est, pour l’élu vert Stéphane Conus, un prétexte politique. «La commission des finances avait accepté ce crédit», rappelle le conseiller municipal. Pour sa collègue écologiste Anne Chaudieu, repousser ce vote «n’est rien d’autre qu’une alliance branlante de la droite». Le PLR Christian Varonier rétorque en précisant que ce projet manque de précisions. Une opinion que partagent les centristes Beat Zender et Daniel Ricci. Malgré le fait que cet objet ne figure plus au sommaire des discussions, les palabres ont duré de longues minutes.
Avançant tant bien que mal dans l’ordre du jour, le président Ricardo Lima rend ensuite lecture d’une lettre d’aurevoir du journaliste de la Tribune de Genève Xavier Lafargue. Ce dernier, qui couvre les affaires communales pour le quotidien depuis une demi-douzaine d’années, prend sa retraite. Il sera longuement applaudi.
Crédits votés
Les débats reprennent. A l’unanimité, les conseillers municipaux votent un crédit d’étude de CHF 476'000.— pour l’agrandissement et la rénovation de l’école Courvoisier. Dans ce même élan, un crédit de CHF 135’000.— destiné à la gestion des affaires communales est adopté.
Arrive l’heure des motions. Baptisée «Ecoutez voir !» et déposée par le Centre avec l’appui du PLR et du PS, la première invite le Conseil administratif à équiper la salle du délibératif d’un nouveau système de sonorisation afin d’améliorer la qualité de la communication. Les Verts proposent alors d’y ajouter un système vidéo afin de pouvoir retransmettre les débats pour la population, par le biais d’une diffusion sur le site internet de la commune. Les esprits s’échauffent quelque peu, les signataires estimant que ce serait trop couteux et pas forcément digne d’intérêt. Ce à quoi le vert Stéphane Conus affirme que le matériel d’aujourd’hui est qualitatif et peu cher. Le centriste Cédric Tonoli explique alors qu’il conviendrait aussi dans ce cas de modifier l’éclairage de la salle.
Vote nominal
Après de nombreux échanges, l’élu écologiste demande un vote nominal afin de savoir lesquels de ses collègues souhaitent ou non être filmé. A l’appel de son nom, chaque élu doit ainsi se prononcer par un oui ou un non. Premier petit couac juste avant que n’intervienne le décompte final, le premier de la liste corrige son vote en expliquant avoir mal compris la question. Du coup, on se retrouve avec un match nul. Dans ce cas, c’est au président du municipal de trancher. Ricardo Lima décide de suivre son parti et refuse la présence de caméras.
Intervient alors le conseiller administratif Cédric Lambert qui rappelle que, lorsqu’un élu souhaite un vote nominal, cette demande doit être soutenue par au moins quatre autres élus, comme le prévoit le règlement. Ce qui serait fait mais après le vote, second petit couac. Tout ça pour arriver au vote final de la motion qui, sans trop surprise, sera acceptée par la majorité des élus, à l’exception des Verts.
Enfin, la seconde motion,
déposée par le groupe du Centre sera un peu débattue avant d’être retirée à la suite d’une suspension de séance demandée par ses dépositaires. En effet, le texte « Pour une incitation plus forte à l’utilisation de la vélo station» qui visait à simplifier l’emploi du lieu est apparue quelque peu mal rédigée. Les Centristes s’en sont visiblement rendu compte après une série de questions posées par différents élus. Ils ont ainsi décidé, après un rapide conciliabule, de retirer leur texte afin de mieux le reformuler.
Cette soirée quelque peu originale se terminera autour d’un verre et d’une marmite de l’Escalade.
Légende photo :
Comme le veut la tradition de mi-décembre, deux élus (Nils Forestier et Timothy Foster) ont brisé la marmite de l’Escalade en fin de séance.