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23.01.2025 par DTT
num.345 février 2025 p.10
Mairie 2025 : 9 candidats sous le feu de 8 questions

 

La Verte Jolanka Tchamkerten, l’UDC Jason Détraz, le LJS Alexandre Vergari, le socialiste Xavier Henauer, les PLR Julien Marquis et Cédric Miche, le Centriste Daniel Ricci, les indépendants Jean-Marc Leiser et Michel Zimmermann

briguent un poste à l’exécutif de la commune.
Elle et ils se retrouvent ainsi neuf candidats pour trois sièges.
Afin que les électeurs et électrices de Versoix puissent mieux les connaitre avant de choisir leur(s) champion(s), nous avons posé à chacune et à chacun huit questions.
Nous publions ici l’intégralité de leurs réponses.
 

QUESTION 1
Une seule candidate pour neuf candidats:
est-ce un problème, une aberration, une curiosité ou un regret?

Jolanka Tchamkerten: «C’est un regret et un problème. De nos jours, trop peu de femmes osent se lancer en politique. Avec si peu de candidates, les résultats des scrutins ne représentent malheureusement que partiellement la population.»

Jason Détraz: «C’est avant tout une curiosité qui souligne un déséquilibre dans la représentation des genres en politique. Toutefois, ce sont avant tout les idées, les projets et les capacités des candidats qui doivent prévaloir dans cette élection au-delà du genre.»

Alexandre Vergari: «Une curiosité car le processus pour se présenter aux élections est démocratique sans distinction de genres. On ne peut que constater cet état de fait, tout en rappelant que deux femmes conseillères administratives sur trois sont sortantes, et que cela fait partie du libre choix des gens.»

Xavier Henauer: «Il est bien regrettable de n’avoir qu’une seule candidate. Encore une fois on peut constater que le monde politique actuel n’attire que trop peu de femmes. A cela plusieurs raisons qui mériteraient plus que le nombre de phrases imparti pour répondre à cette question. Mais le constat au niveau communal est sans appel, si on regarde au niveau des candidatures pour le Conseil municipal, aucun parti n’arrive à la parité. Il serait temps de changer les mentalités et tout mettre en place pour que les femmes puissent accéder à la vie politique avec les mêmes facilités que les hommes.»

Julien Marquis: «C’est bien sûr un regret. Le genre ne devrait plus être un sujet.
Le genre ne garantit d’ailleurs pas une bonne entente: en 2020, l’actuel Conseil administratif s’est beaucoup félicité de sa nouvelle majorité, composée de deux femmes de gauche. Or, leur mésentente a hélas été totale durant cinq ans.»

Cédric Miche: «C’est avant tout un regret. La mixité est essentielle car elle permet une meilleure représentativité de la société. Il est indéniable que le recrutement est devenu un véritable défi: il est difficile de trouver des personnes prêtes à s’engager. La charge de travail est lourde, et la reconnaissance qui en découle reste souvent limitée. À cela s’ajoute une image du monde politique, parfois perçue de manière négative, ce qui décourage particulièrement les femmes à se lancer. Ces différents freins nécessitent une réflexion collective pour rendre ces fonctions plus attractives et accessibles à toutes et tous.»

Daniel Ricci: «Il est regrettable qu’il n’y ait qu’une seule candidate, cette situation révèle la nécessité de mettre en place des conditions-cadres pour que les femmes puissent s’engager plus facilement en politique.»

Jean-Marc Leiser: «C’est un regret. La représentation des candidatures féminines est plutôt faible, que ce soit pour le Conseil administratif, le Conseil municipal et pour chaque liste, sur tout le canton!»

Michel Zimmermann: «Quelle question! C’est évidemment regrettable. Mais vu les us et coutumes particulièrement conservateurs des partis et du personnel politique qui président aux destinées de Versoix depuis trop longtemps, ce n’est pas étonnant »


QUESTION 2
En vous présentant, que pensez-vous apporter de plus ou de mieux à Versoix?

Jolanka Tchamkerten: «Riche de mon expérience acquise au cours de cette législature, je proposerai notamment au Conseil administratif et au Conseil municipal une façon différente de travailler, de communiquer et de faire participer les premières personnes concernées dans la commune, à savoir la population habitant le territoire.»

Jason Détraz: «Mon approche se veut pragmatique et tournée vers les résultats. Je m’engage à mieux gérer les finances communales, à renforcer la sécurité et à travailler pour des infrastructures modernes, tout en respectant les priorités réelles des Versoisiens.»

Alexandre Vergari: «En remettant les Versoisiennes et les Versoisiens au centre de l'attention en les impliquant dans la réalisation des projets dont ils ont vraiment besoin à Versoix. Sans idéologie, mais au cœur de leurs préoccupations quotidiennes: leur mobilité, des seniors aux plus jeunes; développement des centres sportifs; augmentation des événements culturels. Je crois qu'il est possible d'y améliorer leur qualité de vie!»

Xavier Henauer: «Comme je l’ai déjà évoqué, je suis très investi syndicalement dans la défense des travailleuses et travailleurs. Je peux donc apporter au sein de l’exécutif communal cette expérience militante de négociations par exemple. Je pense également pouvoir compléter cela avec mon expérience professionnelle acquise dans mes différents mandats tant au sein de la formation professionnelle que du droit du travail.»

Julien Marquis: «J’espère apporter des compétences qui ont manqué à cette législature, notamment juridiques et politiques. Mais surtout, j’espère amener des qualités humaines, une capacité au dialogue et à travailler en équipe, pour Versoix. J’entends également mener à son terme le travail de réforme des institutions que j’ai entrepris entre 2018 et 2020 avec Yves Richard, des Verts.»

Cédric Miche: «Au-delà de mes connaissances approfondies des enjeux locaux, des besoins de nos concitoyens et de mon expérience politique, mes compétences humaines apporteront collégialité afin de travailler ensemble au sein du Conseil administratif. J’ai également à cœur de développer et soutenir le monde associatif de notre commune.»

Daniel Ricci: «Né à Versoix, je travaille dans ma commune depuis 35 ans. Je me suis investi comme conseiller municipal depuis 20 ans. J’ai ainsi l’avantage de très bien connaître Versoix, ses atouts et ses contraintes.»

Jean-Marc Leiser: «Le personnel et l’image de la mairie ont souffert durant cette législature. Ma priorité sera de rétablir un climat de confiance et de travail favorable, par une gestion saine des ressources humaines, la mise en place d’une véritable gouvernance et le retour d’une culture d’entreprise axée sur le service aux citoyens. Je prône des débats respectueux et constructifs en favorisant l’émergence d’initiatives et de bonnes idées. Mon programme se veut simple, pragmatique et atteignable en 5 ans! Je désire notamment favoriser le «BON VIVRE» à Versoix avec un effort sur la sécurité, le logement, la petite enfance, le sport et la mise en place d’une navette gratuite desservant le cœur des quartiers en direction de nos deux gares. J’envisage aussi de revégétaliser bon nombre de sites récemment bétonnés. Il est aussi urgent d’alléger les conditions d’installation et de favoriser l’exploitation des commerces et artisans locaux. Enfin je m’opposerai à toute augmentation d’impôt!»

Michel Zimmermann: «Si je me présente à l’élection au Conseil administratif, c’est précisément par volonté de corriger les nombreux dysfonctionnements de la mairie. Pendant que des communes de taille comparable à Versoix avancent, innovent et développent des instruments de démocratie participative et citoyenne, Versoix piétine. Il faut que ça change!»


QUESTION 3
Est-ce que les communes genevoises ont assez d’autonomie?

Jolanka Tchamkerten: «C'est une question complexe qui mériterait plus qu'un petit paragraphe. La Loi sur la répartition des tâches entre les communes et le canton impose certains transferts de tâches du canton vers les communes. Malheureusement ces transferts ne sont pas toujours accompagnés des financements suffisants, ce qui peut mettre en difficulté certaines communes.»

Jason Détraz: «Je pense qu’à l’heure actuelle, les communes genevoises manquent d’autonomie dans des domaines clés comme la sécurité et les infrastructures. Une gestion locale plus autonome permettrait d’offrir des solutions adaptées et rapides aux besoins des citoyens.»

Alexandre Vergari: «Oui d'un point de vue institutionnel, mais j'augmenterais le dialogue et les synergies intercommunales pour mieux répartir les charges, optimiser les projets communs et éviter certains doublons d’infrastructures dans un périmètre raisonnable.»

Xavier Henauer: «Comme je n’ai pas d’expérience dans l’exécutif communal, je ne peux répondre qu’avec mon ressenti. La loi définit les règles de ce qui incombe à une commune. Mais lorsque l’on est en place au sein du Conseil administratif, alors on va trouver moultes raisons de ne pas être suffisamment autonome, ceci sans compter sur les majorités politiques parfois différentes entre la commune et le canton. Ce sentiment, je l’ai eu en tant que conseiller municipal. Pas tous les projets semblent passer en commission et lorsqu’ils le passent, on a le sentiment de ne pas pouvoir porter notre pierre à l’édifice, tant les projets sont déjà bien aboutis.»

Julien Marquis: «Non, mais elles sont 45 sur un territoire de la taille d’un confetti ! Pour leur donner de nouvelles tâches, il faudrait redessiner le découpage du canton, et prévoir les moyens financiers nécessaires, ce qui n’est pas à l’ordre du jour.»
Cédric Miche: «Non, je pense qu’il est essentiel de donner aux communes les moyens nécessaires pour renforcer leur autonomie. Cela leur permettrait de répondre de manière plus adaptée et efficace aux besoins spécifiques de leurs habitants, tout en favorisant une gestion locale plus proactive et innovante.»

Daniel Ricci: «Les communes du canton de Genève n’ont que très peu d’autonomie, surtout au niveau de l’aménagement. On constate une forte pression du canton pour reporter des charges sur les communes.»

Jean-Marc Leiser: «Le constat est au report de charges de l’État vers les communes, sans allouer les ressources pour les assurer. Il est important de travailler en bonne intelligence entre les communes voisines et l’État. Le système n’est pas mauvais, mais il est complexe et atteint ses limites. L’État étant devenu un «mastodonte tentaculaire » dont les innombrables services peinent même à fonctionner entre eux... Je suis convaincu que l’avenir passe par d’avantage d’intercommunalité, notamment pour la gestion des infrastructures.»

Michel Zimmermann: «L’État de Genève est particulièrement centralisateur, c’est un fait politique et juridique établi (certains osent la comparaison avec une forme de «jacobinisme à la française»), d’où le peu d’autonomie des communes genevoises. De plus, la loi sur l’administration des communes n’accorde que très peu de prérogatives aux délibératifs communaux. C’est pour cette raison qu’en candidat indépendant, j’entends représenter le plus directement possible l’intérêt des habitants par la création de contrats de quartiers et d’un Conseil des habitants (consultation et expression de la volonté populaire pour davantage de démocratie communale).»

QUESTION 4
L’affaire Vigousse a coûté près d’un demi-million de francs.
Est-ce que, selon vous, ce sont aux Versoisiens de participer à ces coûts et pourquoi?

Jolanka Tchamkerten: «Non. Une participation partielle peut être admise, mais les règles et les limites à une potentielle participation doivent être claires et transparentes, comme cela se fait à l'Etat par exemple.»

Jason Détraz: «Absolument pas. Cette dépense est un exemple frappant d’une mauvaise gestion des ressources publiques. Un communiqué clair et une gestion plus sobre auraient suffi pour défendre les intérêts de la commune, sans alourdir la charge sur les contribuables.»

Alexandre Vergari: «Non. Il apparaît que l'égo a prévalu sur l'intérêt général, ce qui est inacceptable en l'espèce. Je ne conçois pas qu'une telle dépense ait pu être envisagée et engagée, sans garde-fous. L'argent des Versoisiens n'aurait jamais dû être engagé dans cette affaire somme toute personnelle. Le tribunal ayant prononcé le verdict, il s'agit de respecter cet acquittement qui rappelle... que la satire fait partie intégrante de la liberté d'expression.»

Xavier Henauer: «Syndicalement, je me suis souvent battu pour que le patronat défende également ses travailleuses et travailleurs, peu importe le niveau hiérarchique. J’ai donc d’abord trouvé très louable de voir un employeur défendre un employé attaqué par voie de presse, même si cela a été fait avec les deniers publics. Ce qui est moins acceptable, ce sont les montants engagés pour lesquels il faudra adopter à l’avenir une limite financière si une situation identique devait à nouveau arriver pour défendre un employé ou une employée communale.»

Julien Marquis: «Le PLR a considéré dès 2021 que ce litige entre conseillers administratif et avec le secrétaire général ne bénéficiait à personne, surtout pas à la population. Nous avons tout tenté pour y mettre un terme: courriers, motions, résolutions, amendements au budget, etc. Hélas, l’exécutif n’a rien voulu savoir et a mené une guerre judiciaire inutile et disproportionnée. La seule sanction possible est politique, d’où l’importance de l’élection du 23 mars 2025, qui doit permettre d’apporter enfin du changement!»

Cédric Miche: «En théorie, il est effectivement injuste que les Versoisien·nes aient à supporter les conséquences de ce litige qui a été beaucoup trop loin. Et pas seulement des conséquences financières, mais également non financières, notamment l’impact de l’absence d’entente au sein du Conseil administratif sur la gestion de la commune. Dans la pratique, ces dépenses s’inscrivent malheureusement dans le budget global. Ce sont des frais qui ne devraient pas exister.»

Daniel Ricci: «Je trouve toujours regrettable de dépenser de l’argent public pour des affaires qui ne concernent pas des projets pour la population. J’espère que la future équipe du conseil administratif gouvernera en toute collégialité pour le bien communal avec l’ambition de concrétiser les projets utiles et nécessaires à Versoix et sa région.»

Jean-Marc Leiser: «La majorité du Conseil administratif actuel a soutenu ces dépenses avec le résultat que l’on connaît. J’estime que ces dépenses n’étaient pas nécessaires et qu’elles représentent un «gaspillage» des deniers publics. Je fais partie de ceux qui ont activement demandé que ces dépenses cessent. Non, le contribuable ne devrait pas avoir à assumer ces coûts! De plus, je m’y suis opposé ouvertement et j’ai aussi refusé les comptes, principalement pour cette raison.»

Michel Zimmermann: «Évidemment que non! Cependant, ils n’ont malheureusement pas voix au chapitre: leurs impôts ont été indûment dépensés pour prétendument préserver les intérêts de la commune alors qu’en fait ils n’ont servi qu’à défendre les intérêts particuliers du secrétaire général. Et à cause de la majorité du Conseil administratif (Lambert/Enhas), on ne sait toujours pas si ce dernier est coupable ou non de ce qui lui a été reproché dans l’article de Vigousse.»


QUESTION 5
Si vous êtes élu(e), quel dicastère aimeriez-vous occuper et pour quelle raison?

Jolanka Tchamkerten: «Je souhaite garder les mêmes dicastères. Ce sont des thématiques qui me passionnent.»

Jason Détraz: «Je souhaiterais m’occuper des dicastères de la sécurité et des finances, car ces deux domaines sont au cœur des préoccupations des citoyens. Mes priorités incluent une gestion rigoureuse des dépenses tout en augmentant le pouvoir d’achat des Versoisiens. Elles incluent également une amélioration tangible de la sécurité pour tous les habitants.»

Alexandre Vergari: «Urbanisme et transports, travaux, voirie et espaces publics, ainsi que culture m'enthousiasment, de par mes compétences professionnelles. Le fait d'être élu du mouvement Libertés et Justice sociale, qui est celui de notre conseiller d'Etat en charge des mobilités, serait cohérent pour prolonger les projets cantonaux en y impliquant davantage Versoix, commune à la frontière genevoise. Et la culture, parce que j’estime qu’elle est l'esprit de toute société!»

Xavier Henauer: «Je pense que le choix se fera naturellement selon les élu-e-s. Je ne me mettrais pas naturellement dans l’aménagement et transport par exemple. Mais tout défi est bon à prendre. Cependant je me verrais plus dans l’administration, car comme président syndical, j’ai eu l’opportunité de travailler avec le patronat, tant dans la gestion de conflits que dans la consultation lors de réorganisations internes. Il y aussi la cohésion sociale, car sur l’ensemble de mes fonctions annexes, je pense ici pouvoir participer très activement dans ce domaine.»

Julien Marquis: «On doit être prêt à se former dans un domaine qui n’est pas le sien, c’est notre système. Mais pour vous répondre, j’ai une inclinaison pour les finances et les institutions, mais aussi pour la sécurité par exemple. Je propose d’ailleurs la création d’un dicastère des institutions, pour faire le lien avec le Conseil municipal durant toute la législature. Je m’en chargerais volontiers si j’étais élu, pour assumer mes positions et mes propositions à ce sujet!»

Cédric Miche: «Tout dépend de l'entente et des compétences de l’équipe qui sera élue. Si toutefois je pouvais choisir, j'opterais pour le dicastère des sports et manifestations entre autres.»

Daniel Ricci: «Je suis prêt à endosser n’importe quel dicastère. C’est toutefois une décision qui se prendra entre magistrats élus.»

Jean-Marc Leiser: «Je suis à l’aise avec tous les dicastères. Mes compétences professionnelles et mon parcours associatif, notamment comme ancien président de l’ADER (association pour le développement de l’économie régionale), m’amèneraient logiquement et prioritairement à gérer les ressources humaines, les finances et la promotion économique. Le développement des infrastructures collectives m’intéresse aussi vivement. Le choix des dicastères s’opère toutefois de manière collégiale, pour le bien de Versoix et j’y tiens absolument.»

Michel Zimmermann: «Principalement le social: l’Office fédéral de la statistique a établi que Versoix était la commune la plus jeune de Suisse. Or, après deux législatures passées au social, la magistrate socialiste n’a pour ainsi dire rien fait pour la jeunesse. Pire, elle est parvenue à s’opposer à la création de 40 nouvelles places de crèche pour, selon elle, respecter le principe de collégialité. Pour ma part, j’entends innover, ressortir le dossier de la salle omnisport du tiroir où il a été rangé, travailler à la création d’une Maison de Quartier et mener une politique proactive en direction de la jeunesse en prévoyant notamment l’ouverture d’un resto-bar confié à la gestion d’une association de jeunes en collaboration avec la mairie.»


QUESTION 6
Souhaiteriez-vous une sortie autoroutière à la hauteur de la route de Sauverny?

Jolanka Tchamkerten: «Non, car le trafic induit aurait notamment pour conséquence une hausse du trafic sur des axes débouchant sur plusieurs écoles. Il est nécessaire de rappeler que le Plan climat cantonal et le Plan climat communal prévoient une baisse du trafic individuel motorisé de 40 à 50% pour répondre aux objectifs fixés.»

Jason Détraz: «Non, car une telle infrastructure ne résoudrait pas les problèmes de mobilité et risquerait de dénaturer notre commune tout en perturbant les riverains. Je préfère privilégier l’amélioration des infrastructures existantes et encourager des solutions pragmatiques comme la fluidification du trafic local et le développement de mobilités douces adaptées à Versoix.»

Alexandre Vergari: «Oui, mais il conviendrait d'inclure une telle sortie d'autoroute dans un vaste projet de mobilité globale, à savoir avec un P+R incluant des transports publics efficients, à la fois terrestres, CFF + TPG, pour mieux desservir la rive droite. Et une traversée lacustre pour les usagers devant se rendre depuis Versoix vers la rive gauche. Sans entrer dans des débats stériles du genre «pour ou contre»... Mais avec une vision constructive dans l’espace-temps.»

Xavier Henauer: «Nous avons déjà une sortie d’autoroute à Genthod-Bellevue et une autre à Coppet. Doit-on à tout prix sacrifier des terrains agricoles, voire forestiers, pour ajouter une sortie autoroutière sur la commune? Vous l’avez compris, je ne le souhaite pas. En revanche, je verrais bien une amélioration de l’offre CFF avec par exemple un arrêt du RegioExpress à la gare de Versoix.»

Julien Marquis: «Non! Un tel projet appartient au passé. Il aurait des conséquences terribles sur le territoire et l’environnement, car il impliquerait un développement massif des hauts de Versoix, essentiellement en zone agricole et forestière.»

Cédric Miche: «Non, alors vraiment pas! Outre la destruction de terrains forestiers et agricoles, ce projet entraînerait une augmentation du trafic sur nos routes et dans la ville. Ce projet appartient désormais au passé.»

Daniel Ricci: «Cela amènera plus de nuisance que de confort pour les Versoisiens, surtout après le refus de la troisième voie. Une entrée d’autoroute en direction de Genève et Lausanne serait néanmoins à évaluer pour diminuer les véhicules pendulaires sur Versoix.»

Jean-Marc Leiser: «Non, une sortie autoroutière à cet endroit apporterait un inévitable trafic de transit et de report en heures de pointe, devant nos nombreuses écoles. Le rapport avantages/inconvénients est défavorable et je m’y oppose depuis plusieurs années déjà. »

Michel Zimmermann: «Non, même si à première vue cela pourrait présenter quelques avantages. La population de Versoix a rejeté l’élargissement de l’autoroute entre Nyon et le Vengeron (56,8%), elle a bien compris que de toutes façons, deux ou trois voies, ce serait toujours bouchons et embouteillages assurés. Dans ce cas comme pour de nouvelles sorties autoroutières, le problème ne repose pas tant sur le nombre de voies ou de sorties, mais bien sur le nombre toujours croissant d’usagers et de pendulaires, une évidence qui nous ramène au cœur du problème: la politique effrénée de densification que de législature en législature, le Conseil d’État toutes couleurs politiques confondues impose à la population. Cette politique de densification se heurte à un principe de réalité: la réalité topographique du Canton, or, sur cette épineuse question, je partage la position du PLR de Versoix qui est contre la densification de la zone villa; à cette nuance près que la politique de densification doit être pensée dans sa globalité et non seulement du seul point de vue des mieux logés.»


QUESTION 7
Les étrangers ont le droit de vote communal,
mais pas la possibilité de se présenter à des élections. Est-ce normal?

Jolanka Tchamkerten: «Non, le droit de voter devrait être accompagné du droit d'être élu.e.»
Jason Détraz: «Oui, cette distinction est à mon sens pleinement justifiée. Le droit de se présenter à des élections doit rester un privilège des citoyens suisses, car il est étroitement lié à la citoyenneté et aux engagements envers notre pays. Encourager et accompagner les étrangers à entamer un processus de naturalisation, s’ils se sentent pleinement intégrés, me semble une voie à privilégier.»

Alexandre Vergari: «Oui, bien que j'inclus pour ma part tous les Versoisiens, y compris les étrangers. J'estime que ce qui est normal, c'est ce qui a été démocratiquement voté par une forte majorité du peuple en 2024 à savoir, de ne pas octroyer l'éligibilité aux étrangers. Je respecte juste ce vote. En société, il n'est pas possible de forcer le choix du peuple, car par le vote, la majorité détermine si la société est prête ou pas à octroyer des droits supplémentaires. Le contexte géopolitique tendu de notre époque le démontre.»

Xavier Henauer: «Le 9 juin 2024, il y a eu la votation cantonale pour l’octroi des droits politiques aux personnes de nationalité étrangère, soit le droit de vote et d’éligibilité après 8 ans de résidence en Suisse. J’étais alors le président d’Unia Genève et avec mes camarades (tous syndicats confondus), nous avons milité dans les rues de Genève afin de lancer l’initiative cantonale (avril 2022). Il est donc pour moi tout à fait logique qu’une personne qui paie ses impôts dans une commune et qui a le droit de vote dans celle-ci puisse également se présenter aux élections.»

Julien Marquis: «C’est le choix du canton et je le trouve équilibré. La naturalisation permet ensuite de faire ce pas supplémentaire et de s’engager pleinement dans la citoyenneté.»

Cédric Miche: «Oui, c’est un choix cantonal qui me semble raisonnable. Les étrangers peuvent s’investir davantage pour le bien de la communauté via le bénévolat par exemple ou, selon leur situation, entamer un processus de naturalisation. »

Daniel Ricci: «La population a refusé l’éligibilité des étrangers au niveau communal en votation le 24 avril 2005. Je respecte cette décision populaire, même si j’estime qu’agrandir le corps électoral aurait été une opportunité d’intégration et de démocratie renforcée. »

Jean-Marc Leiser: «Si cette règle n’était pas en vigueur, la liste «Versoix-Autrement» compterait le double de candidatures, et notamment deux candidatures féminines supplémentaires! Des personnes engagées depuis toujours et motivées pour leur commune ne peuvent pas se présenter, c’est certes regrettable, toutefois ces personnes sont aussi éligibles pour une procédure de naturalisation. Ce n’est donc que partie remise.»

Michel Zimmermann: «La question est polémique, d’autant que le droit de faire de la politique, à rejoindre un parti ou à exprimer une opinion est un droit démocratique élémentaire et universel qu’il faut absolument préserver. Alors on serait tenté de répondre par la négative, et dire que même les étrangers devraient être éligibles, mais non. Un étranger naturalisé a cet avantage sur un étranger tout court, qu’il a acquis au moins quelques notions en matière de fonctionnement des institutions de la démocratie semi-directe qui se pratique en Suisse, et qui, à bien y regarder, est plus complexe qu’il n’y paraît. Un mandat électif est une affaire sérieuse, et il y a déjà beaucoup de touristes politiques et d’opportunistes, même de nationalité Suisse, qui encombrent le débat dans les travées des parlements et autres instances.»
 

QUESTION 8
Êtes-vous engagé dans une activité sociale, culturelle ou sportive à Versoix?

Jolanka Tchamkerten: «Je suis membre du comité de l'Association du patrimoine versoisien et membre des associations suivantes: le RADO, Ecole et Quartier, le Jardin de la Bécassine, les Vergers d'Ecogia, Versoix Egalité.»

Jason Détraz: «Oui, j’ai notamment été mobilisé pour la protection civile pendant la pandémie, ce qui m’a permis d’aider concrètement nos aînés et les personnes les plus vulnérables.
Cet engagement m’a conforté dans l’idée que la proximité et le soutien direct aux habitants sont essentiels pour le bien-être de notre communauté. Par ailleurs, en tant que fidèle client, je soutiens activement les commerçants et restaurateurs de la commune. »

Alexandre Vergari: «Avec LJS Versoix je sponsorise la Nage Glaciale et je suis secrétaire général de l'association "LesArts", qui va proposer des événements musicaux et cinématographiques à Versoix, entre autres. Je souhaite soutenir tous les arts bien sûr, à l’instar de ma réponse à la question numéro 5… »

Xavier Henauer: «Malgré le temps passé pour les autres dans mes différentes activités annexes, je trouve encore de la place pour jouer au côté de mon fils au sein de la Musique municipale de Versoix. Je joue de la percussion. Nous faisons deux concerts annuels, dont le dernier a eu lieu le 23 novembre dernier avec l’inauguration de notre nouveau costume. Vous pouvez aussi m’entendre au tambour, toujours avec la MMV, lors du défilé de l’escalade ou à celui des promotions des écoles.»

Julien Marquis: «J’ai présidé mon association politique jusqu’à cette année et j’apporte aide et soutien, juridique et administratif notamment, à diverses associations locales »
Cédric Miche: «Je suis trésorier de la commanderie des Potes au feu de Versoix, membre actif du sauvetage, du football, de la gym et je donne des coups de mains dans plusieurs associations en tant que parent.»

Daniel Ricci: «Je participe au développement de Versoix depuis 2009 en étant membre et président de la Fondation immobilière communale Versoix-Samuel May. J’ai été actif comme membre du Conseil d’administration de la banque Raiffeisen de la Versoix durant une trentaine d’années.»

Jean-Marc Leiser: «Pas autant que je ne le voudrais… l’activité de père et de conseiller municipal étant exigeante. Je suis toutefois membre et ancien président de l’ADER (association pour le développement de l’économie régionale), membre et ancien représentant du comité du club de voile bien connu à Port-Choiseul, membre de l’association des Vergers d’Ecogia, membre et fondateur de l’association Régio-Nage et membre de la société de tir de Versoix. Je pratique aussi la course à pied en mode collectif avec un groupe informel qui se retrouve tous les dimanches aux bois de Versoix.»

Michel Zimmermann: «Je suis membre du comité de l’Association des habitants de Richelien/La Bâtie.»

auteur : Didier Tischler Taillard

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