Président d’une association comme Supernounou où tout est fait pour la sécurité et le bien-être physique aussi bien que moral des enfants, à l’instar de toutes les crèches du canton, je m’étonne.

Il m’est parfois difficile de constater lorsque je croise dans les rues de notre bonne ville de Versoix, des situations qui me font dresser le peu de cheveux qu’il me reste.

Il n’est pas rare de croiser des enfants dans leurs poussettes avec un smartphone en guise de hochet. Cette emprise des écrans à la lumière bleue est dénoncée depuis des années. Bien que les recommandations usuelles recommandent « pas d’écran avant trois ans », les crèches et nos accueillantes familiales appliquent cette politique. Le zéro écran n’est pas un hasard. Le risque de dépendance n’est plus à démontrer aussi bien que les troubles du sommeil.

Le vélo et le vélo cargo.
Il y a déjà beaucoup à dire sur le comportement de certains cyclistes, mais avec des enfants…Mettre sa vie en danger lorsque l’on est adulte et seul sur son vélo est peut-être un choix. Mais lorsque l’on transporte un enfant, cela devrait poser des problèmes de conscience. Brûler les feux tricolores et les stops, faire du slalom avec les voitures, ne pas tenir compte des priorités, est à mon sens provoquer le malheur.
Heureusement, il y a des pistes cyclables. Toutefois, lorsqu’elles sont utilisées, la rencontre avec ce que j’appellerais les cyclistes sportifs peut être une source étonnante de danger. Pour ceux-ci, la performance est supérieure à la prudence et à la sécurité, un vélo avec enfant ne pèse pas lourd.
Si nos communes ont fait un louable effort de création de pistes cyclables, trop d’automobilistes se comportent comme des dangers publics, notamment aux horaires d’aller et de retour du travail.

Il y a aussi des aménagements étonnants pour la sécurité. J’en veux pour preuve la route de Saint-Loup à Versoix. Alors là, il faut une âme de kamikaze pour y faire du vélo avec ou sans enfant. Limitée à 30 km/heure, cette route est, par de récents aménagements, devenue une voie rapide pour l’hôpital. Parents pressés d’amener leurs enfants à l’école montant ou descendant cette voie à toute allure, obstacles sensés ralentir le trafic, bus devant se débrouiller avec tout cela pour tenir l’horaire, voitures stoppant net pour y déposer leurs enfants au plus près de l’école, etc..

Hélas, on constate bien que nous ne sommes pas au chemin du Lac qui bénéficie de protections et même de mise en sens unique à certaines heures pour la desserte du collège du Léman. Même la sécurité dépend du statut social.

Voilà quelques constatations, hormis les soucis qui sont le lot des associations, comme le respect scrupuleux des règles concernant les enfants dont nous avons la charge. L’impression est forte de prêcher par l’exemple dans le désert.

Mais rappelez-vous, les nounous sont super !

Bernard et Vanessa.