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20.03.2025 par PAD
num.347 avril 2025 p.17
C’est le Printemps, les fenêtres s’ouvrent, aussi sur le trafic aérien !

Depuis quelques jours le printemps bat son plein, les journaux télévisés annoncent une kyrielle d'anniversaires, comme jetés en pâture aux tourments et tournants de cette période perturbée.
Pour ne retenir que quelques-unes des dernières commémorations :

24 février 2025, les 3 ans du début de la guerre en Ukraine étaient célébrés sous une pluie devenue quotidienne depuis un bon millier de jours, de drones de bombes tombant du ciel sur cette terre nourricière et ses habitants en attente d’une paix hypothétique.

19 mars 2025, on célèbre les 2 ans du rachat du Crédit Suisse (1856) par sa cadette UBS (1912) devenue obèse par cette opération.

20 mars 2025, bonne nouvelle : c'est la journée du bonheur et le premier jour du printemps avec ses parterres de primevères et ses forsythias en fleurs. Espérance de jours meilleurs …

23 mars 2025, on célèbre les premières heures des votations municipales dans les chaumières de la région, de façon heureuse chez 27 des 61 candidates et candidats au Conseil municipal de Versoix, ville qui comptera bientôt 14'000 habitants coincés sous le trafic aérien, comme ceux des communes voisines de Genthod et de Bellevue, en bout de piste de l’Aéroport.

De ce côté comme de l’autre - à Vernier, Peney, Aire-la-Ville, Cartigny - nos futurs élus auront fort à faire pour que le trafic aérien cesse d’augmenter. Les autorités cantonales et celles de l’Aéroport ignorent tout des dérèglements climatiques et carboniques et poursuivent une croissance déraisonnable selon un PSIA  d’un autre temps, conduisant à un réchauffement dû à l’accumulation de gaz à effet de serre, particulièrement dans la haute atmosphère. Ceci à cause des produits de combustion dispersés à 10’000 d’altitude par un trafic aérien sans limite. Notre mince couche atmosphérique (correspondant à 1,5mm d’épaissseur autour d’une sphère de 2m de diamètre) pourrait être plus sensible qu’il n’y paraît !
Il serait temps d’encourager nos universités, écoles polytechniques, nos instituts ou services (SABRA par exemple), nos centres de recherche, à mesurer et étudier ce phénomène pouvant établir et expliquer l’importance du trafic aérien sur les dérèglements climatiques et montrer que les émissions carboniques en haute altitude sont plus pernicieuses qu’au ras du sol … ou pas ?
Partout on économise l’énergie carbonée, chauffage, circulation automobile, isolation des logements, on développe la production photovoltaïque, on ignore tout de la démographie mondiale et l’on densifie à outrance, en laissant croître l’une des principales causes des dérèglements climatiques, sans stabiliser, si ce n’est diminuer, ce trafic aérien aux sournoises conséquences !

A ce propos, le vendredi 13 mars 2025 marquait les 5 ans, des premiers décrets de la pandémie du Covid, ses fermeture des écoles, son confinement, avec pour conséquence la chute drastique du trafic aérien tombé en quelques jours de 650 mouvements (maximum autorisé par le PSIA) à une trentaine de vols quotidiens sur l’Aéroport urbain de Genève !
Dire que cette période a été heureuse de ce point de vue durant deux ans, n’est pas une injure. Le graphique ci-joint (source : données imtag) des mouvements aériens à Genève entre 2019 et 2022 nous le démontre clairement. L’expérience a été vécue à Versoix et ailleurs, on s’en souvient !

Avec moins de 400 mouvements par jour, la vie redevient presque normale, à Versoix et ailleurs. Actuellement, 3 ans après la fin des mesures contre le Covid, avec en moyenne près de 500 mouvements quotidiens dont 22 après 22h, nous tendons à nouveau vers les limites autorisées par le PSIA à l’horizon 2030 soit 650 mouvements par jour (236'000 par an) dont 30 entre 22 et 24h. (11'000 par an). Le trafic nocturne (après 22h), env. 5% du total, représentant la plus grande partie des nuisances sonores, est essentiellement composé de mouvements de la 3e ou 4e rotation d’easyJet.
Mais depuis ce temps, bien des espoirs nés en octobre 2023 à Genthod où, à la veille des élections cantonales, la quasi-totalité des représentants des partis acceptaient, comme raisonnable et justifiée, l'idée que l'AIG - aéroport urbain, situé à 3 km de centre-ville - interrompe le trafic aérien de 22h à 6h, soit 8h au minimum de tranquillité comme recommandé par l'OMS. Ces espoirs ont été douchés avec la publication par le Conseil d'Etat genevois, d'une convention d'objectifs qui fait fi de toute mesure visant à réduire quelque peu le trafic aérien.

A Genève, un triumvirat, pour ne pas dire une troïka, monocolore bleue azur (couleur du PLR) est nommé en 2024 pour présider aux destinées de Genève-Aéroport. Aux commandes pour l’Etat : la Présidente du Conseil d’Etat, Mme Nathalie Fontanet (PLR), pour l’AIG, son nouveau Président du Conseil d’administration M. Christian Lüscher (PLR) et son nouveau Directeur général M. Gilles Rufenacht (PLR). Leur entrée en fonction en automne 2024 suit l’entrée en vigueur de la nouvelle convention d’objectifs signée le 1 juillet 2024 pour 5 ans, convention (2024-2029) qui repose sur le sempiternel credo que la santé économique genevoise serait mise en cause par une stabilisation ou une diminution du trafic aérien. Pour preuve dans ce texte le nombre de décollages après 22h est limité à 3 par semaine, mais aucune limite sur le nombre d’atterrissages. Dans la réalité, on recense en moyenne quotidienne (sur 3 mois : déc. janv., fév.) à fin 2023 : 21 mouvements après 22h. et, de déc. 2024 à fév. 2025 : 22 mouvements chaque soir ! Comme si les atterrissages après 22h. qui représentent entre 4 et 5% du trafic quotidien, étaient sans conséquence sur le sommeil des habitants.

L’Association des communes riveraines (ATCR-AIG) ainsi que d’autres associations telles que la CARPE et l’ARAG ont réagi contre la permissivité de cette convention qui contredit les objectifs législatifs annoncés et attendus.

Dans cette perspective, ces associations vous invitent ainsi que les futurs élus, aux exposés ouverts au public qui suivront leur prochaine Assemblée générale :

L'ARAG, le jeudi 27 mars à Ecogia /Versoix (AG à 18h30) à 20h30 :
Conférence publique : L'aviation vers le net zéro, ses implications sociétales, et l’avenir de GVA.
Par M. Sascha Nick, physicien et économiste (EPFL).
Salle d’Ecogia, Chemin d’Ecogia 10, 1290 Versoix, Bus 50, 54, 55, arrêt Ecogia ; 

Si vous ne pouvez pas participer à cette conférence, à suivre sur l’intéressant webinaire :
https://www.youtube.com/watch?v=65VQANaLscs.


La CARPE, le mercredi 2 avril à Vernier (AG à 18h30) à 19h30 :
Conférence publique : Trafic aérien à Genève : peut-on concilier croissance et protection du climat ?
par M. Jérôme Strobel (noé21).
Buvette des Ranches, Rue du Village 6, 1214 Vernier.

Ces ouvertures à la réflexion permettront-elles d’espérer un monde meilleur, un avenir plus serein ?
La terre que nous laisserons aux générations suivantes, leur offrira-t-elle encore la possibilité de fêter le printemps ?

auteur : Pierre Dupanloup

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