Ce dimanche 23 mars 2025, aux Caves de Versoix, dans le cadre de l’Association des Concerts des dimanches, nous avons écouté deux pianistes virtuoses, Sarah Branchi-Cascone et Olta Tashko Rey, présentant un programme original :
J.S. Bach/György Kurtág, (compositeur hongrois né en 1926) – Transcriptions,
Robert Schumann – Images d’Orient op 66,
Claude Debussy – Prélude à l’après-midi d’un faune,
Maurice Ravel – Rhapsodie espagnole.
Après une brève présentation des œuvres, il est intéressant de voir ces 20 doigts à l’exécution exprimant toute leur vigueur et leur technicité dans des nuances parfois bien agréables. Les morceaux choisis diffèrent assez les uns des autres (époque classique, puis romantique, impressionniste et moderne). On sent surtout la différence entre les trois pièces de Bach, reconnaissables à ces harmonies audacieuses qu’on retrouve dans sa musique religieuse et même transcrite de G. Kurtág qui les rend plus vives, plus joyeuses ou parfois plus graves, plus linéaires.
De Robert Schumann, Images d’Orient, on ressent, dans ce style spontané et poétique, la beauté de l’Orient exprimée d’une manière vive, rapide, intense et expressive, et parfois douce, imageant les nuits orientales.
Pour Claude Debussy et Maurice Ravel, presque contemporains, leur musique diffère dans les harmonies et les tonalités. Dans le Prélude à l’après-midi d’un faune, c’est l’expression d’une nature qui s’éveille brusquement avec des éclats ici ou là. Les touches impressionnistes du compositeur s’élèvent à la hauteur de cette divinité champêtre qui nous réconcilie avec la beauté. L’agilité des doigts ou les croisements des mains se font avec délicatesse.
Dans le changement de partenaires, nos deux artistes mettent en évidence la classicité de la musique de Ravel qui nous montre dans cette œuvre le flamboiement de la musique espagnole, les rythmes, les notes saccadées, aigües ou graves, qui se marient dans des sonorités effervescentes. Et parfois, c’est une berceuse qui nous enivre et nous assure d’un bienfait bien apprécié.
Devant ce public emballé par l’accomplissement magistral de ce récital, nous adressons nos plus vives félicitations à ces deux virtuoses qu’on aura le plaisir de revoir une fois aux Caves. Merci à Brigitte pour cette programmation.
Lucette Robyr
Photos : JR