On entend souvent des annonces prétentieuses concernant la mobilité douce. Malheureusement, celles-ci sont presque toujours exagérées, voire carrément fausses. En réalité, très peu a été fait pour améliorer la situation, tout au plus un peu de greenwashing.


Je ne veux pas parler des désastres de la route de Suisse ou de l’ancienne piste cyclable de la route de Sauverny — beaucoup trop de mots ont déjà été gaspillés inutilement à ce sujet. Je voudrais plutôt attirer l’attention sur le manque d’interventions dans les routes secondaires autour de Versoix.


Sur la photo, on peut voir la partie finale du chemin du Biolay, l’un des principaux accès à notre magnifique Bois de Versoix. Les week-ends de beau temps, cette route est très fréquentée par les piétons et les cyclistes, au point que les voitures, elles aussi nombreuses, ont du mal à y circuler.


Sur cette route, il n’existe aucune partie réservée aux piétons ou aux cyclistes, même pas un trottoir. Et pourtant, comme si les raisons évoquées ci-dessus ne suffisaient pas, même l’étroitesse de ce tronçon n’a pas poussé à abaisser la limite de vitesse, qui est, comme vous pouvez le voir, de 60 km/h!

En semaine, ces routes sont prises d’assaut par les automobilistes à la recherche d’alternatives aux embouteillages de l’autoroute et du Collège du Léman. Beaucoup de Verstappen circulent fonçant vers une ligne d’arrivée indéfinie.


J’emprunte cette route tous les jours à vélo pour aller au travail, et j’ai déjà risqué plusieurs fois de me faire renverser par des conducteurs qui n’ont aucun respect pour la vie d’autrui — au mieux, ils s’excusent après avoir failli vous tuer. Un jour, ils y arriveront, et ils diront qu’ils pensaient pouvoir passer sans me toucher.

Cette route, comme tant d’autres similaires, devrait avoir une limitation de vitesse bien plus basse, avec une priorité absolue pour les piétons et les cyclistes. En fait, ce tronçon pourrait très bien être fermé à la circulation automobile. En provenant d’Écogia, il y aurait suffisamment d’espace pour garer les voitures sur la droite de la chaussée. En même temps, l’accès à la cabane du Bûcheron pourrait être assuré à la fois depuis Versoix et depuis la route de Sauverny — mais sans possibilité d’utiliser ce chemin comme bretelle autoroutière ou circuit de test. L’exemple positif est le chemin des Douves, qui a été fermé à la circulation au-delà de la cabane.


Malheureusement, on ne semble pas capable de bien faire les choses jusqu’au bout. Sur la photo, on peut voir qu’à Richelien les cyclistes sont obligés de contourner la barrière en passant sur un terrain accidenté. Quand le sol est mouillé, ce passage devient dangereux. Il aurait suffi de laisser le passage sur la chaussée goudronnée ou d’aménager l’asphalte autour de la barrière. Ce sont que quelques exemples d’actions concrètes qui pourraient être mises en place.


Au contraire, on peut constater que les actions concrètes vont presque toujours contre de la mobilité douce — un exemple en est le chemin du Lac. Le matin, la situation y est désastreuse, et la seule solution mise en œuvre a été le rétrécissement de la chaussée et l’installation de ralentisseurs qui rendent le parcours bien plus dangereux pour les cyclistes comme pour les piétons.
Si l’on ne peut pas enlever les voitures, on pourrait au moins faire en sorte que la cohabitation soit possible. Bien sûr, si les problèmes de circulation incluaient de véritables experts, les résultats pourraient être meilleurs.

Malheureusement, pour les problèmes de mobilité douce, tout le monde se croit un expert. La réalité est que le vélo est tout aussi complexe que les autres moyens de transport, et ses problématiques ne doivent pas être sous-estimées.

J’espère que le nouveau Conseil administratif de Versoix prendra en considération ces observations et mettra enfin en place des mesures concrètes pour protéger les cyclistes et les piétons dans les zones mentionnées ci-dessus.

Enrico Bravin