Après la disparition du Boeing 777 de Malaysia Airlines, on peut se demander comment un tel cas est possible ! Sans en avoir la réponse, je peux quand même vous donner quelques explications possibles.
Presque tous les avions utilisés pour les vols de ligne ont un transpondeur qui émet des renseignements à leur propos : comme l'identité de l’avion et du vol, son altitude, sa position et sa direction. Ces informations, qui sont émises en clair, permettent d'en suivre la trajectoire. Ainsi, des sites sur la Toile, comme flightradar24.com, offrent aux internautes la possibilité de connaître en temps réel le trafic aérien à l’aéroport tout près de chez eux.
Or, à Genève, les transpondeurs d’au moins un tiers des avions qui atterrissent ou décollent ne donnent pas d’information sur leur position. Souvent, c’est parce que l’avion n’est équipé qu’avec un transpondeur « simple », incapable de connaître sa position (latitude, longitude). C’est le cas pour les avions construits il y a bien longtemps - les Saab 2000 d’Etihad Régional (Darwin) - mais il y a des engins très modernes qui n’ont qu’un ancien transpondeur (par exemple, l’Embraer ERJ190 d’Ukraine International Airlines, construit en 2012). Autrement dit, il n’y a pas de loi qui oblige les constructeurs d’avions d’y installer un transpondeur « moderne ».
Si la majorité des avions utilisés pour les vols de ligne ont ce transpondeur moderne, pour les avions d’affaires il n’y a qu’une petite minorité qui peut signaler leur position. On peut supposer que les clients qui peuvent se payer un vol en avion d’affaires désirent ne pas être suivis !
Sans surprise, les avions qui transportent les hommes d’état en mission officielle (parfois mission impossible !) préfèrent ne pas annoncer leur trajectoire. Comme, par exemple, ceux qui ont amené John Kerry et Sergey Lavrov à Genève récemment.
Même quand un avion d’affaires est équipé d’un transpondeur moderne, il est possible de « trafiquer » les émissions du transpondeur. J’en ai vu qui donnent leur position en permanence comme 0°latitude, 0° longitude, ou qui volent toujours directement à l’ouest.
Mais, finalement, quel que soit le type du transpondeur, il est extrêmement simple pour le pilote de déclencher le transpondeur. A l’évidence, ce fut le cas pour le Boeing 777 de Malaysia Airlines, mais un tel déclenchement peut se faire sur ordre des contrôleurs aériens. A Genève, on demande régulièrement aux pilotes des hélicoptères et des petits avions de l’aéroclub de déclencher leur transpondeur avant de traverser la piste principale : cela évite qu’un avion en attente de décoller sur la piste principale reçoive un avertissement d’une collision possible.
En conclusion, les internautes qui, sur leurs ordinateur, iPad, smartphone, etc., regardent le trafic sur notre aéroport de Genève ne voient jamais tout le trafic.