Ces quelques mots ont été écrits loin de Genève, à un endroit où l'on n’est pas dérangé par le bruit infernal des avions de 6h du matin à 23h du soir, parfois après minuit. Pour votre santé j’espère que vous aurez la même durant cet été. Pour celles et ceux qui doivent rester près de l’aéroport, voici des explications quant aux causes des différents bruits des avions tôt le matin ou tard le soir.
Tous les matins, à partir de 6h, si vous vous trouvez sous les trajectoires des départs, vous entendez le bruit des vols planifiés par quelques compagnies d’aviation, principalement easyJet Suisse. En moyenne, il y en a un toutes les quatre minutes, mais leurs trajectoires peuvent varier beaucoup selon la destination.
A l’autre bout de la piste, tous les jours sauf le dimanche, il y a beaucoup moins d'atterrissages. Or, ces mouvements peuvent souvent faire plus de bruit que les décollages, même loin de l’aéroport, parce que parmi eux, il y en a deux qui sont des vols de fret, venant de Leipzig et de Liège respectivement. Pourquoi tant de bruit ? Principalement parce que les compagnies European Air Transport (DHL) et TNT Airways continuent à utiliser des engins d’une autre génération, construits au début des années 1990, et qui nous survolent à basse altitude. Pire encore, les samedis, l’avion de DHL est un vieux Airbus A300, comme D-AEAC, construit en 1991.
Pourtant, l’aéroport insiste qu’il y a des surcharges imposées pour les avions bruyants, qui devraient inciter les compagnies à acheter des avions modernes. Malheureusement, les 400 CHF payés par DHL pour ses A300, ne représentent certainement qu’une somme insignifiante dans le budget, donc pas une raison suffisante pour investir dans un nouvel appareil.
Heureusement, le dimanche matin il n’y a pas (pour l’instant !) ces vols de fret, ce qui devrait permettre aux riverains sous l’axe des atterrissages plus de répit, n’est-ce pas ? Et bien, pas toujours, parce que dans l’absence des atterrissages, sauf des dimanches où il y a un vent fort, Skyguide permet aux premiers avions de décoller dans la direction qui correspond à la destination. Ainsi, le premier vol de Swiss pour Zurich décolle sur Versoix, alors que les premiers vols easyJet Suisse vers la péninsule Ibérique partent en direction de Vernier.
Ainsi, presque tous les jours de chaque semaine, les riverains peuvent entendre les bruits d'avions peu après, et parfois avant, 6h du matin.
Parlons des soirs. On sait qu’à partir de 22h il y a une longue série d’atterrissages (environ 24, dont presque un tiers après 23h) des avions de ligne qui passeront la nuit à Genève. La compagnie easyJet Suisse est responsable de plus que la moitié. Par conséquent, pour les riverains sous la trajectoire des atterrissages, il est assez rare de ne pas avoir de bruit après 23h30. Pire encore, en moyenne deux ou trois nuits par semaine, il y a des atterrissages entre minuit et 0h30. Entre le 1er mai et la mi-juin, sur 17 nuits, il y en a eu 28 de ces arrivées très tardives, dont 18 de la compagnie orange !
A l’autre bout de la piste, il n’y a aucun départ d’un avion de ligne planifié après 22h, ce qui devrait assurer aux riverains sous la trajectoire des départs la paix après, disons, vers 22h30. Or, cette promesse ne tient pas, à cause des décollages très retard. Une fois de plus, ce sont en grande majorité easyJet (35 sur 42 entre le 1er mai et la mi-juin) : les avions qui devraient partir peu avant 22h, mais qui ont accumulé suffisamment de retard pour perdre leur "slot" d’atterrissage à la destination.
Et si tout ce que je viens d’écrire ne suffit pas, il y a également ce qu’on appelle l’aviation d’affaires, dont l’aéroport refuse de donner la moindre information, en particulier l’heure prévue du départ ou de l’arrivée, mais pour laquelle nous savons qu’un bon nombre sont des engins, parfois bruyants et avec une moyenne de deux passagers par vol.
Dans le Rapport 2016 sur la politique aéronautique de la Suisse, approuvé par Doris Leuthart, il est écrit que «Le repos nocturne reste garanti près des aéroports nationaux. » ! Qu'en pensez-vous ?