Qui de l’arbre ou du lierre est-il prioritaire ?
A considérer les bois et les parcs de la rive droite, les renaturations (photos 1) sont l’un des plus importants requérants d’abattage – est-ce un euphémisme ? – suivent les densifications urbaines et la réduction de la zone villa et les options encouragées par le canton de densifications accrues.
Les travaux autoroutiers sur la rive droite au niveau de l’Aéroport ont conduit à la disparition de nombreux arbres, à tel point que l’on entend désormais à Versoix les décollages ayant lieu en direction de Vernier.
La gestion des forêts consiste à abattre les plus vieux et les plus grands arbres, car ils ont l’outrecuidance de porter ombrage à la croissance des plus jeunes. On entend les tronçonneuses chaque semaine. Pourquoi en abattre autant ? Seraient-ils tous malade ? Et pourquoi ? La question mérite d’être posée !
Et si le lierre était l’un des responsables du dépérissement accéléré des arbres ?
Comment ? En laissant toutes les espèces sylvicoles se laisser envahir sans limite, jusqu’à l’étouffement par des carcans de lierre agissant sur l’arbre comme des cancer pour l’homme !
Regardez les arbres en perdition sur les parcelles appartenant à l’État ou des communes. Regardez les arbres que ressemblent à de vrais arbres dans les propriétés entretenues. Constatez les différences. Ici, on traite à la tronçonneuse et sans se soucier des causes.
C’est bien visible le long de la route de Lausanne, côté Jura, entre Versoix et Bellevue, ou le long de la route de Malagny, de La Pelotière à Genthod.
Au nom de la biodiversité, il est vrai que de nombreuses espèces de microfaune bénéficient d’un refuge dans les gangues humides entourant l’écorce de l’arbre.
La première mesure pour la santé des arbres serait d’élaguer ce lierre (au feuillage persistant) lorsqu’il dépasse le tiers ou la moitié de la hauteur de l’arbre. Ainsi l’arbre conserverait sa vigueur et sa santé. Imaginez vos bras et vos jambes entourés de manches humides, serrés 24 heures sur 24 par des laçages ou de sangles, depuis la tendre enfance, n’ayant que faire de la croissance du diamètre du tronc et des branches avec le temps. Étouffement, pourriture, affaiblissement, etc. Les arbres ou arbustes pourraient être majestueux et continuer à fixer le CO2 des chauffages encore longtemps, lequel agit comme une poison pour le climat et l’atmosphère s’il n’est pas fixé par photosynthèse qui, en prime, libère de l’oxygène.
Non, à Genève particulièrement, on célèbre chaque semaine l’augmentation du trafic aérien qui disperse ses tonnes de CO2 dans les hautes couches atmosphérique, garantissant un effet de serre optimal et, au niveau du sol, on sanctifie le lierre qui a obtenu lettres de noblesse et droit de cité.
Ainsi, avec une vivacité amoindrie, les arbres sont condamnés à pourrir sur pied, de leur vivant. Et quand ils donnent des signes de fatigue, lorsque leur feuillage est remplacé par celui persistant du lierre, on les ampute de leur tête et de leurs branches, comme des quilles pour qu’ils continuent à servir de support au lierre sacré qui continuera à mieux se répandre en hauteur et au sol.
Pourquoi ? Parce que depuis 60 ans, nos biologistes ont appris que le lierre est une plante inoffensive, qui vit en parfaite symbiose avec l’arbre, qui lui sert uniquement de support puisque son système nutritif est indépendant de celui de l’arbre. Ce qui est discutable car une partie des quantités d’eau et de sels minéraux des couches superficielles du sol consommées par le lierre, ne sont plus disponibles pour les racines de l’arbre. Discutable aussi la proportion de lierre supportée par l’arbre sans effets néfastes. Comme je le répète volontiers : en toute chose, c’est la dose qui fait le poison ! Et l’on oublie par dogme ou par un sens critique émoussé, qu’il y a aussi visiblement des modifications physicochimiques du milieu au niveau de l’écorce de l’arbre et des contraintes de compressions en raison de la croissance du diamètre de l’arbre qui se trouve de plus en plus serré. Et si cela expliquait que nos forêts, nos haies, nos arbres d’ornement ou d’ombrages, le long des routes, ou maintenant au milieu puisqu’il y a de la place « laissée » par les automobilistes, dans les parcs aussi, la plupart des arbres ont vraiment une salle gueule ! Et c’est bien attristant. Il en va de même au parc Lullin. S’il fallait trouver des bienfaits au lierre envahissant, notamment par rapport à la microfaune, alors limitons sa croissance prédatrice sur les vrais arbres et laissons pousser le lierre sur des barrières, des grillages, des murs, des façades ou même sur des « quilles » (photo 2) mais après mort naturelle de l’arbre !
Voilà bien des décennies que je taille mes haies, élimine le lierre sur les grands arbres lorsqu’il prend des allures de tronc, que j’observe les tortures, déformations, et pourrissement des plants de charmilles envahis par le lierre.
Et je m’étonne que les facultés académiques, les hautes écoles, les services des espaces verts, et autres spécialistes en dendrologie n’aient pas conduit des études comparatives sur ce phénomène. Par exemple en appliquant un élagage du lierre lorsqu’il atteint les premières branches. D’un côté de la chaussée, alternativement sur divers tronçons de route ou d’allées. Les différences seraient vite observées. Egalement dans des portions de bois, de sous-bois ou de parcs.
Il est vrai qu’il y a d’autres problèmes dans ce bas monde, malheureusement sans solutions apparentes tant les positions sont figées et les dialogues affligeants de surdité.
Mais du point de vue climatique, l’arbre garde et gardera une place centrale, la plus naturelle pour fixer le CO2 et décarboner l’atmosphère. C’est une valeur sûre. Il faut des arbres sains qui ressemblent à des arbres, avec des branches et non à des amas difformes de verdure en toute saison ! (photo 3)
Alors faisons tout pour la santé des arbres et pour limiter les abattages dus à un dépérissement précoce occasionné par un excès de croissance du lierre et … sans oublier la limitation du trafic aérien pour limiter les gaz à effet de serre dispersés en haute atmosphère !